jeudi 30 septembre 2010

Le Passé Mortel de Dirck Degraeve se dévoile - extrait 2

Bonjour à toutes et tous,

Voici enfin venir jeudi et la suite du premier chapitre de Passé mortel !

Nous vous la dévoilons sans attendre.

Bonne lecture,

Riffle Noir.


Rappel : Dirck Degraeve sera présent à Auchan Longuensesse le samedi 2 octobre pour une séance de dédicaces de 14h30 à 18h. Il sera également présent au salon du livre de Nieppe, le dimanche 3 octobre, de 10h à 18h.



Chapitre I - seconde partie.



La pluie ne s’arrêtait pas. Ça durerait toute la nuit. Rivière revint avec un thermos sorti d’on ne sait où et lui versa un café noir dans un gobelet. Ils ne parlaient plus. L’équipe de Stalloni, vêtue de combinaisons et les mains gantées, explorait chaque cm2 de terrain, prélevant des échantillons, ramassant des mégots trempés. Sous la lumière artificielle on aurait dit des êtres venus d’un autre monde, celui de la nuit. Des explorateurs de violence et de mort. On avait emporté la dépouille vers l’institut médico-légal. Gantois vint prendre congé.
– L’autopsie aura lieu dès demain après l’identification. Vous aurez mon rapport le plus vite possible.
– Rivière y sera, intervint péremptoirement Jacobsen qui évitait ce genre de cérémonie. J’ai peur que ça ne donne pas grand chose.
– Le viol est improbable si c’est ce que vous voulez dire, confirma Gantois. Je ferai tout ce que je peux, croyez-le bien. Je vous plains. Ça va chauffer dans les jours qui viennent. Les loups vont hurler, les journalistes, les politiques. Vous serez sur la brèche. À tantôt.
Jacobsen ne répondit rien. Le jardin public ressemblait à un décor de théâtre sur lequel se mouvaient des acteurs muets. Il faudrait lancer un appel à témoins, sans trop en espérer. Quant à l’enquête de voisinage, en plein milieu du jardin public, le soir... Avant de quitter les lieux, il se fit amener, par acquit de conscience, René, un SDF inoffensif, connu de tous les services sociaux.
– Tu accompagnes Rivière au poste pour le PV, lui asséna-t-il. Alors raconte...
– Y a rien à dire que j’ai pas dit, m’sieur l’inspecteur, bégaya-t-il. Je passais par là comme tous les soirs ou presque. J’avais bu un coup chez Emile, un pote à moi, et j’ai coupé par le parc. À vrai dire, je voulais pioncer dans le passage souterrain, sur le boulevard Foch où j’ai mes habitudes. J’ai aperçu la petite, allongée par terre, j’ai cru qu’elle était malade ou qu’elle s’était droguée, les jeunes, vous savez... Je me suis penché sur elle, j’ai vu qu’elle bougeait pas. J’ai essayé de la retourner, j’ai compris tout de suite. J’ai galopé vers la sortie, la grille était pas fermée, ça arrive souvent. De toute façon, on entre et on sort comme on veut. Une voiture de la municipale venait de contrôler un scooter, un gamin, je les ai appelés.
– Bon, eh bien tu raconteras ça avec tous les détails au poste. Il se tourna vers le brigadier Moreau et lui demanda s’il connaissait le repaire sous le boulevard.
– Sûr, mon commandant. Dès la nuit tombée, ça grouille de jeunes qui veulent fumer ou se piquer discrètement, de SDF, parfois un couple, mais c’est plus rare. Faut pas exiger l’intimité.
– Jetez-y un coup d’œil. Prenez quelques agents, vérifiez les identités s’il y a quelqu’un et fouillez. On ne sait jamais.
Moreau s’éloigna promptement, signe qu’il avait saisi l’importance de l’enquête. Jacobsen prit congé de Stalloni. Là aussi on lui promit des résultats le plus rapidement possible mais ils seraient décevants. La terre meuble ne présentait pas de traces exploitables. L’assassin était resté sur le gazon au moment d’agir, à la limite de la zone bêchée. Ça prouvait peut-être la préméditation à moins qu’il ne s’agisse tout bêtement d’un hasard. Partout ailleurs les marcheurs avaient laissé des sillons profonds dans l’herbe. Le sentier était couvert de gravillons à cet endroit. Le tueur s’était planqué derrière le cèdre ou alors elle le connaissait. Il n’y avait pas trace de lutte. Une fois rentré chez lui, il rassembla ses idées. Peu de choses à vrai dire. Il se sentait las, découragé. Le corps de la gamine dansait devant ses yeux fatigués. Il arrêtait chaque année un ou deux assassins. Des affaires simples pour la plupart. Il sentait monter en lui une angoisse sourde devant ce meurtre gratuit en apparence. Il faudrait fouiller cette vie, remuer le passé, cuisiner la famille, ramener à la lumière du jour ce que ces gens cachaient, se cachaient à eux-mêmes peut-être. Et surtout la gamine lui rappelait des souvenirs personnels dont il lui faudrait se méfier, qu’il faudrait refouler encore et encore. Ça n’en finirait jamais.

Fin du chapitre I


Pour en savoir plus sur Dirck Degraeve et son univers
rendez-vous à la rubrique Auteurs... 

Une entrevue est également à lire sur le site d'actualités maville.com concernant Saint-Omer et sa région.

(entrevue réalisée par Jennifer-Laure Djian - la Voix du Nord)  

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire