dimanche 30 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis : un troisième extrait !

Les Châtiments d'Apophis, ce sont 2 auteurs, Maryse Cherruel et Patrice Dauthie, et ce sont 3 extraits à découvrir.

Aujourd'hui, le troisième et dernier extrait qui présente de manière un peu débridée le SDF Van Gogh. Van Gogh est un personnage non récurrent, presque accidentel, qui apparaît pour souligner la fascination de Joris devant l'absurdité de la modernité capitalistique.


 

 Extrait




Joris n’avait qu’un seul ami. Et encore, peut-on qualifier d’ami celui qui ne connaît même pas votre nom ? C’était un de ces pauvres hères fracassés par la vie, un sans domicile fixe comme on dit. Car dans les codes de la société civile, il faut à tous un domicile fixe, dans cette manie administrative de vouloir ficher, figer, vitrifier l’humain, le mettre dans une case, dans une grille de lecture, lui faire respecter les codes, bien sûr, car casser les codes c’est réservé aux artistes qui font tremper des crucifix dans l’urine ou exposent des homards en plastique au château de Versailles.
 Van Gogh avait un domicile. Dans le quartier Euralille, au pied de la botte de ski, édifice monumental de béton, d’acier et de verre, se trouve une pièce d’eau pourvue de jets qui ne fonctionnent que par intermittence et on ne sait pourquoi. Force est de constater que l’eau en est absente une grande partie de l’année.
L’équipement initial, vraisemblablement conçu dans les limbes du cabinet d’un architecte qu’on pourrait qualifier de mégalomane en tombant dans le piège du pléonasme, l’équipement donc, ne remplit son office qu’en période estivale ou lors des manifestations festives dont la municipalité est friande.
 Mésentente des opérateurs sur la prise en charge de l’entretien du cloaque en devenir, jet d’éponge des autorités chargées de la maintenance, détection d’un défaut hydraulique par les ingénieurs, consommation liquide jugée dispendieuse, on ne savait pourquoi mais, la plupart du temps, la dalle de béton mise au jour ne laissait luire sous la lumière que quelques flaques abreuvant les pigeons. Dans un angle de l’installation, une cavité dévoilée par l’assèchement de la pièce d’eau s’enfonçait sous la semelle de la botte de ski. 

 Il fallait se baisser pour pénétrer dans cette grotte urbaine dans laquelle avait trouvé refuge Van Gogh, ainsi nommé parce que son oreille gauche avait été sectionnée par le cutter d’un malveillant au cours d’une rixe pour le partage d’un litre de mauvais vin. La quérulence des sans-abri est bien connue et le pavillon de l’oreille gauche de Van Gogh avait échoué dans le ruisseau d’une ruelle lilloise.

 Il n’avait pas d’âge. Entre quarante-cinq et soixante-cinq ans peut-être mais les années passées dans la rue épuisent les hommes. Van Gogh n’était pas tanné comme les marins au long cours. Au contraire, tel le protée des mondes cavernicoles, sa peau semblait à peine dissimuler les vaisseaux sanguins ; des affections œdémateuses en altéraient l’aspect. Associée aux trémulations de ses bras, la flaccidité de l’ensemble donnait de Van Gogh l’image d’un homme d’une grande fragilité, celle d’une larve émergeant de son couvain.
Joris le rejoignait parfois au bord de l’antre. Pas d’esbroufe dans ces rencontres. Van Gogh s’extirpait de sa litière entourée de canettes de 8°6 vides et se redressait pour accepter la cigarette qui lui était offerte. Un signe de tête était son seul remerciement. Ensuite, il se levait avec difficulté, massait ses membres engourdis, se coiffait d’un bonnet ridicule et les deux hommes s’asseyaient face au théâtre de marionnettes. Ils échangeaient des regards en observant les hordes de Whamps débarqués du Mongy tout proche.
Les Whamps, c’est ainsi que Joris nommait les groupes de jeunes maghrébins vêtus de survêtements luisants, de casquettes et de baskets aux logos phosphorescents, qui tentaient alors de pénétrer dans le centre commercial, de l’autre côté de la place François-Mitterrand.
Les Whamps, c’est la première image qui lui venait à l’esprit, en référence aux guerriers fantasmagoriques qui peuplent les histoires de Bob Morane. Parfois, trop menaçants ou véhéments, ceux-ci étaient éconduits par des vigiles épais engoncés dans des complets d’hommes d’affaires inadaptés à leurs fonctions, aidés dans leur mission de refoulement par des chiens agressifs.
Joris et Van Gogh voyaient aussi passer tous les pressés qui bossaient, les voyageurs dont les roulettes des valises faisaient des staccatos sur la chaussée pavée d’autobloquants. Les deux hommes, assis sur la margelle, observaient ce monde qui n’était plus seulement à plat. Il était sous terre ou s’élevait vers le ciel. Les humains n’avaient jamais été aussi proches des insectes sociaux qui courent d’une galerie à l’autre.
Joris et son comparse sentaient la vibration des trains à grande vitesse qui pénétraient dans la gare par des tranchées couvertes, trains qui essaimaient les humains rejoignant la vieille gare de Lille-Flandres ou le centre-ville en transitant inéluctablement par la ruche du centre commercial pour aller y féconder le capitalisme. De jolies jeunes femmes qui sentaient bon, hissées sur leurs escarpins, passaient en rêvant sûrement, comme dans la chanson de Bashung, d’atomiseurs, de formes oblongues et de cylindres si longs qu’ils sont les seuls qui les remplissent de bonheur.
C’est ce qui venait à l’esprit de Joris alors que Van Gogh marmonnait, lui, « ils sont fous, ils sont fous de courir comme ça ».

En fin de journée ils s’éloignaient jusqu’au pont d’Erfurt. Et là, fumant une cigarette, ils regardaient le soleil se coucher, avec ses reflets cuivrés sur la façade du Crowne Plaza.
L’hôtel n’était pour eux qu’un gros cétacé bizarrement pourvu d’écailles rougeoyantes, alors qu’il leur semblait naviguer sur le pont routier, entendant les filins d’acier et les drapeaux à fleur de lys claquer sur les perches métalliques de l’ouvrage sous l’effet d’un vent toujours tourbillonnant au milieu des édifices monumentaux. Ils étaient sur un vaisseau-amiral qui tremblait sous le poids des véhicules. Mais ici la mer n’existait pas, comme dans la chanson d’Art Mengo. La terre en vue, les jardins de Matisse, étalait son masque de verdure à quelques encablures.
Parfois ils s’éloignaient vers la rue du Fau-bourg-de-Roubaix, afin de pisser dans les espaces verts de la communauté urbaine, dissimulés par les hautes tiges fuligineuses qui s’aplanissaient avec l’automne, figurant les andains laissés par les faucheurs dans de plates campagnes.

Van Gogh aurait eu plusieurs vies. Légionnaire, manutentionnaire, chauffeur routier international, mais longtemps, trop longtemps trimardeur... Joris ne le contredisait jamais. Il acquiesçait benoîtement, confortant l’homme dans ses divagations, lui offrant le cadeau d’un assentiment à sa douce folie, comme si cette complicité traçait une voie invisible dans un espace où finalement tout n’était que délire. Une fois rassasié d’images et de compagnie nicotinique, le SDF se retirait dans la cavité.
Là, comme un animal, il tournait la tête de droite et de gauche pour vérifier l’absence de prédateur, puis se retirait du monde des vivants.
Alors il s’allongeait sous la botte de ski, dans un alignement parfait avec la géométrie du monument, la tête sous la colonne, les pieds vers les phalanges de ce qui pouvait devenir son gigantesque cénotaphe, avec en ligne de mire, sur sa droite, la statue de François Mitterrand, mort pour la France et le libéral-socialisme.
Un jour peut-être, se disait Joris, un jour peut-être vivrais-je ainsi.

 Au plaisir de vous retrouver plongé dans Lille aux serpents !



jeudi 27 septembre 2012

Riffle Noir à Templemars





Ce samedi 29 septembre, seront présents au salon du polar de Templemars :











 
Maryse Cherruel
et
Patrice Dauthie




pour
 




Richard Albisser

pour Fou contre tour, Eclipse d'une nuit d'hiver, Quatre à la suite (coll. Riffle Nord) et .... >>>>












Dirck Degraeve
 

pour Marais noir, La Mort au détail, Mots de passe (coll. Riffle Nord), La Fileuse d'ombres (coll. Le Riffle)  et, en ré-édition, .... >>>>










 
Michaël Moslonka

pour À minuit, les chiens cessent d'aboyer et, en ré-édition .... >>>>











Jean-Paul Fosset

pour (entre autres) .... >>>>








lundi 24 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis : un deuxième extrait !

Les Châtiments d'Apophis, ce sont 2 auteurs, Maryse Cherruel et Patrice Dauthie, et ce seront 3 extraits à découvrir. 
 
Aujourd'hui, un second extrait. Celui-ci a été écrit par Maryse Cherruel. Patrice Dauthie a seulement saupoudré ce chapitre de quelques images, tel un cuisinier qui rajouterait des épices.
 
 
 
 
 
 
Le Chapitre 4
de Lille aux serpents

Malgré le gyrophare installé sur le toit de la voiture, je mets plus d’une demi-heure pour arriver à la mairie. Franck abuse peut-être des excès de vitesse mais, en ce qui me concerne, les balades dangereuses c’est terminé. J’ai une petite fille à élever qui a besoin de sa mère.
Mon adjoint m’informe que les pompiers n’ont rien pu faire quand ils sont arrivés : l’homme n’était plus ventilé, comme ils disent, et ils n’ont pu que constater l’absence de tous les signes vitaux, pouls, tension... chez un individu dont Demoustier me précise, avec sa faconde habituelle, qu’il est gras comme un mulot en fin d’été.
L’interrogatoire de la femme de ménage ne se révèle pas d’une grande utilité. Constance Martel est assise sur une chaise dans le couloir, le nez caché dans un grand mouchoir à carreaux. Elle pleure à chaudes larmes. Entre deux sanglots, elle raconte qu’elle a frappé, vers 6h du matin, à la porte du bureau. Elle le croyait vide, bien sûr, comme d’habitude, mais pour elle c’est une question de politesse que de frapper avant d’entrer. Elle a ensuite inséré la clef dans la serrure. À sa grande surprise elle a constaté que la porte n’était pas fermée. Elle est entrée et s’est avancée vers le bureau pour y accomplir l’un des premiers gestes de son travail : vider la corbeille à papiers. C’est là qu’elle a aperçu le député allongé par terre, son cellulaire posé à côté de sa main, et n’a pu retenir un hurlement. Elle s’est alors approchée du corps et, en voyant les yeux grands ouverts de Froissiney, elle a compris qu’il était mort. Elle a alors saisi le téléphone fixe et appelé les pompiers. Inutile de la terroriser davantage. D’un signe de tête, j’invite Franck à me rejoindre à l’écart.
  – La famille du défunt est prévenue ?
  – On a essayé d’appeler sans succès sa femme Juliette qui est maire de ce bled, figurez-vous. Je me suis rapproché du secrétaire de mairie et il nous a dit qu’elle assistait à un congrès à Toulouse depuis l’avant-veille.
  – Vous avez laissé un message sur son portable ?
  – Bien sûr. Mais on lui a demandé de rappeler d’urgence, sans plus.
  – Pas d’enfants ?
Le capitaine secoue négativement la tête.
  – Bien. Prévenez-moi dès qu’elle refait surface. Elle doit bien se rebrancher de temps en temps, non ?
Franck m’assure que tous les moyens sont mis en œuvre pour qu’elle soit contactée le plus rapidement possible. Juliette Froissiney loge dans un hôtel du centre-ville dont la réception a pris bonne note de la consigne.
J’avance dans le bureau ; Lermier, qui est arrivée pendant que nous interrogions madame Martel, s’active déjà sur le corps du député. L’homme est boudiné dans une chemisette blanche à rayures noires dont les boutons sont prêts à être catapultés au moindre mouvement. La cravate jaune qu’il porte est desserrée comme s’il avait voulu l’ôter mais qu’il n’y était pas parvenu. Son visage est couperosé, ses gros yeux globuleux et injectés de sang sont grands ouverts. J’attrape la chair de poule. Pas très reluisant le député…
S’apercevant de ma présence, la légiste me gratifie d’un sourire. C’est une femme blonde d’une quarantaine d’années, svelte et énergique, avec ce détachement si particulier devant les tragédies, cette distance cynique qui caractérise sa profession. J’admire cette faculté de rester impassible devant ce qui transforme un être vivant en chose inerte, pour ensuite en percer tous les secrets en analysant peau, cheveux, ongles, fluides corporels... Et interpréter les signaux diffus qui émanent du corps, pour finalement faire parler le mort, voire violer son intimité au travers de péremptoires observations techniques. C’est la première fois que je revois la doctoresse depuis mon retour. Elle se relève et me tend sa joue pour me saluer. Je suis surprise qu’elle s’autorise cette marque de sympathie à mon égard, ce qui la rend tout à coup plus humaine. J’en suis tout émue. Sans doute mes hormones encore un peu chamboulées par la grossesse et l’accouchement qui me jouent des tours, en sus de l’émotion provoquée par la vision du cadavre porcin du défunt. Je lui fais donc la bise, même si, dans la police, il vaut mieux éviter ce type d’effusion. Je m’écarte rapidement.
  – Alors Emma, ce bébé, comment se porte t-il ? Océane, c’est ça ?
  – Tout à fait ! Vous avez bonne mémoire. Elle se porte à merveille, je vous remercie. Six mois déjà ; c’est une vraie tortionnaire avec ses parents ! Mais dites-moi plutôt, le député, de quoi est-il mort d’après vous ?
  – Ça a tout l’air d’une crise cardiaque. Comme vous le voyez, l’homme a un physique de bon vivant, mais ça c’est subjectif. Le téléphone portable trouvé près de sa main     – enfin c’est ce que m’a dit un de vos agents – semble prouver qu’il n’a pas eu le temps d’appeler à l’aide après avoir ressenti les premières douleurs. D’après la rigidité cadavérique, je dirais qu’il est mort depuis au moins huit, neuf heures. Il m’est difficile d’être plus précise pour le moment. De prime abord j’aurais confirmé le diagnostic des pompiers.
Décidément, j’aime cette femme qui résume en quelques mots tout ce que j’ai besoin de savoir. Mais sa dernière remarque me laisse dubitative.
  – De prime abord ? Que voulez-vous dire ?
Accentuant un suspense dont je me passerais volontiers, Sophie plisse le front avant de lâcher le morceau.
  – Voyez-vous, en l’examinant de plus près, j’ai trouvé une trace de morsure sur le dessous du poignet droit. Regardez, à cet endroit précis, dit-elle en soulevant l’avant-bras du défunt, il y a un œdème d’environ un centimètre tout autour de la morsure. Et ici on voit nettement deux minuscules trous. J’ai fait un stage outre-mer au début de ma carrière et j’ai eu l’occasion d’observer des blessures du même type sur des ouvriers qui récoltent la canne à sucre. Oui, Emma, j’ai bien l’impression que Froissiney s’est fait mordre par un serpent et qu’il est peut-être mort des conséquences de cette morsure. Sidérant n’est-ce pas ?
  – Un serpent ici ? Ça ne tient pas debout Sophie !
  – Vous êtes dubitative, je comprends. Vous ne me croyez pas...
  – Pardonnez-moi mais c’est si…
Sans que je puisse prendre le temps de manifester davantage ma surprise, voici Canisaret qui fait son entrée sur ce qu’il sera peut-être convenu d’appeler la « scène de crime » dans un proche avenir. Encore faut-il confirmer la présence d’un hypothétique serpent et connaître les circonstances de son introduction dans cette pièce. Le petit homme au crâne poli comme de l’ivoire nous tend une main spongieuse et prend connaissance des premiers éléments de l’affaire. Bientôt, il se met à grimacer alors que Sophie lui fait part de ses premières constatations. Je remarque quant à moi avec dégoût que Canisaret devient moite de partout car une suée d’angoisse recouvre rapidement ses tempes et son front.
  – Alors ça, alors ça, balbutie-t-il. C’est ennuyeux, très ennuyeux. Vous vous rendez compte ! Le député Froissiney, mordu par un serpent ! Vous êtes sûre ?, insiste-t-il auprès de Sophie.
Celle-ci ne se démonte pas et réaffirme son diagnostic. Aussitôt, le substitut se reprend et livre ses premières instructions.
  – Telier, appelez l’identité judiciaire. Qu’ils retrouvent cette bestiole ! J’ouvre une enquête préliminaire, je suis obligé, vous comprenez. Prenez cette affaire en main. Je veux savoir comment cet animal, s’il existe, s’est retrouvé ici, vous comprenez, répète-t-il, comme si j’étais la dernière des demeurées.
J’ai envie de lui dire qu’il n’a pas besoin de se justifier. La fébrilité qui gagne les élites lorsque le drame d’un fait divers touche un homme politique fait ressortir tous les travers de la monarchie républicaine dans laquelle la France s’est enfoncée. Mais je suis salariée de la République et j’obtempère sans sourciller.
  – Docteur, poursuit-il, je vous demande de procéder à l’autopsie du défunt dans les meilleurs délais. Et surtout, mesdames, surtout, je vous engage à la plus grande discrétion d’ici à ce que nous en apprenions davantage. Vous comprenez ? Suis-je clair ?
Nous échangeons, Sophie et moi, quelques regards complices. Nul doute que les mêmes pensées traversent notre esprit. Puis le substitut nous quitte, non sans ajouter qu’un gros travail l’attend.

En attendant l’arrivée des techniciens de la Police Scientifique, j’ai bien envie de réquisitionner les gardiens de la paix présents sur les lieux pour procéder à des recherches sommaires. Mais j’y renonce rapidement. Les agents ne sont pas équipés pour ça, leur piétinement va accentuer la pagaille ambiante et je ne tiens pas à ce que quelqu’un se fasse mordre à nouveau. Au niveau des indices, je crois que l’on fera chou blanc. Ce bureau s’est transformé en quai de gare depuis la découverte du corps par la femme de ménage, qui a vu ensuite se succéder les pompiers, des membres du personnel de la mairie etc. Franck prend l’initiative de faire une inspection détaillée de tous les recoins de la pièce, dont la superficie n’excède pas une trentaine de mètres carrés et qui n’est guère encombrée. Il se met en chasse et je perçois d’un coup l’incongruité de la situation. Comme si la décision de Canisaret venait seulement de pénétrer dans mon cortex. Me voilà chargée d’une enquête complètement inédite. Sophie perçoit mon trouble et tente de me rassurer.
  – Ne vous tourmentez pas, Emma. Je suis sûre de moi. Le serpent doit être planqué quelque part. Le bruit l’aura perturbé. Sortons, je vous en prie. Je vais faire transporter le corps à l’institut médico-légal.
  – Il n’y a rien d’autre, mis à part la morsure ? Des traces de lutte, des coups ?
  – Non, il n’y a rien Emma.
Franck pousse alors une exclamation.
  – Hé les filles ! Venez voir ça !
Il nous désigne un bac à fleurs situé près de la fenêtre, dans lequel s’épanouit un magnifique ficus. Le feuillage de la plante est assez dense. Pas suffisamment toutefois pour masquer la présence du coupable. Sophie avait raison et je lis la satisfaction dans son regard. Sous nos yeux, un magnifique reptile à la robe vert-jaune, dont la tête lancéolée se fond parfaitement dans le feuillage de l’arbuste, semble, sur l’une des branches basses, faire une sieste réparatrice.

à suivre : un troisième extrait...

jeudi 20 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis, côté pile: Patrice Dauthie


Les Châtiments d'Apophis, ce sont deux noms d'auteurs en-dessous du titre : Dauthie-Cherruel.

Il ne s'agit pas d'un nom composé, mais de deux auteurs. Deux faces d'une même pièce, deux faces d'une seule intrigue. Celle de Lille aux serpents.

Après Maryse Cherruel, nos services vous éclairent sur Patrice Dauthie.
 

Identité :

NOM :     Dauthie
PRÉNOM :  Patrice
Âge :     On dit qu'il ne le fait pas.


Attention! D'après nos informations "Dauthie" serait un pseudonyme.




Informations complémentaires :  

Originaire du département du Nord
Ex cadre administratif
Est l'heureux père d'une fille qui a aujourd'hui presque 26 printemps
A travaillé principalement à Lille


Passé :

Il y a environ 5 ans, Patrice Dauthie cesse prématurément son activité professionnelle en raison de problèmes de santé, après avoir passé plus de trente ans à gérer le patrimoine immobilier d'une grande entreprise publique.

Il décide de repenser sa vie, alors qu'il vient de rencontrer Maryse. Ils partagent leur passion des lettres et des mots.

Lassé par la ville, notre homme se retire en baie de Somme, dans un petit village, alors que Maryse poursuit sa carrière à Lille. Son temps se partage entre pêche à la mouche sur les rives de l'Authie (dont il se serait inspiré pour créer son pseudonyme), randonnées en solitaire, et bien sûr lectures, de plus en plus nombreuses et éclectiques.

Il aime la solitude, considérant que celle-ci est devenue un luxe, mais regagne chaque semaine la métropole nordiste pour mettre ses compétences au service d'une association d'aide au logement des personnes défavorisées.


Passé littéraire :

C'est dans le cadre de son bénévolat que Patrice Dauthie commet ses premiers écrits publics, avec des billets d'humeur très remarqués dans la petite revue d'information de son association. En dehors de ces quelques papiers à la diffusion assez confidentielle, son passé littéraire est vierge.


Références littéraires :

Les auteurs qui l'ont marqué sont multiples. En vrac, dans ceux qu'il a lus, et surtout relus depuis son adolescence, on trouve :

Côté Polars : Frédéric Dard, James Hadley Chase, Carter Brown, Peter Robinson, Fred Vargas, Franck Thilliez, Mo Hayder, RJ Ellory, Harlan Coben.

Côté romans : les plus marquants furent ceux de Guy de Maupassant, Émile Zola, Honoré de Balzac, Charles Dickens, George Orwell, Howard Phillips Lovecraft, Edgar Allan Poe, Albert Camus.

Patrice Dauthie est également sensible aux essais et à la philosophie : avec Albert Camus encore, mais aussi Pierre Desproges (qui mérite pour lui le qualificatif de « philosophe »), Michel Onfray, Philippe Muray, Dany-Robert Dufour, Baudouin de Bodinat, Jaime Semprun...

Ainsi qu’à la Bande Dessinée : avec Jean-Marc Reiser (philosophe lui aussi !), Franck Margerin, Edika...

Il aime également explorer d’autres univers littéraires plus intimistes ou décalés. Ceux de Thomas Bernhard, Fritz Zorn, Michel Houellebecq, Donald Ray Pollock, Jerzy Kosinski, Alberto Moravia, Mathias Zschokke... Sans oublier les auteurs régionaux rencontrés dans les salons du livre...

Note de nos services : Patrice, qui aurait aimé être journaliste, lit aussi beaucoup la presse nationale et internationale.


Les relations de Patrice Dauthie avec l’écriture :

Le passage à la rédaction d'une fiction voit le jour grâce aux encouragements de Maryse qui, forte de ses premières expériences d'édition, l'incite à se jeter à l'eau. La décision de tenter un roman à quatre mains à distance vient naturellement. Au départ c'est un jeu, à l'arrivée ce sont les Châtiments d'Apophis.

Dans ce qu'il appelle une fantaisie policière, l'ex cadre moyen raisonnable, formaté contre nature à un verbiage administratif synthétique et artificiel, se met à écrivasser et se lâche enfin. Il confie volontiers qu'il en a encore sous la plume, sans oser l'écrire... Pour le moment...

dimanche 16 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis, côté face : Maryse Cherruel


Les Châtiments d'Apophis, ce sont deux noms d'auteurs en-dessous du titre : Dauthie-Cherruel.


Il ne s'agit pas d'un nom composé, mais de deux auteurs. Deux faces d'une même pièce, deux faces d'une seule intrigue. Celle de Lille aux serpents.

Et comme dans toute bonne enquête, il faut d’abord chercher la femme, avant Patrice Dauthie, intéressons-nous donc à Maryse Cherruel.


Identité :
 
NOM :     Cherruel
PRÉNOM :  Maryse
ÂGE :    née en 1956 de parents qui exerçaient la profession d’artisan - commerçant
Lieu de naissance : dans un petit village près de Cambrai.

Autre identité connue : Mary Leurrech




Présent et passé :

Maryse Cherruel est mère de deux enfants aujourd'hui majeurs et autonomes.

Après avoir obtenu son baccalauréat, elle débute, sans grande conviction, une carrière dans la fonction publique. Finalement, elle s'adapte bien à cette vie professionnelle admnistrative et passe quelques concours qui font progresser sa carrière.

Aujourd'hui encore, elle travaille comme cadre administratif dans une grande collectivité territoriale de Lille.

Elle partage son temps libre entre le Nord et la Somme, là où réside son compagnon, Patrice. Elle est très proche de la nature, aime les balades en bord de mer, le calme de la campagne.

Ses rapports avec l’écriture :

Adolescente, Maryse Cherruel s'exerce déjà modestement au jeu de l'écriture, en rédigeant des poèmes, ou des petits textes, qu'elle garde secrets.

Devenue adulte, son goût pour la lecture et l'écriture se développe petit à petit. Le travail représente un excellent terrain d'apprentissage. Même si la rédaction de lettres ou de notes reste très convenue, celle-ci l'oblige à rechercher les mots justes.

Peu à peu naît l’ambition d’écrire quelques épisodes de son histoire, qu'elle envisage tout d’abord, parce que le temps lui manque, à l’âge de la retraite. Mais les expériences de la vie en décident autrement et c’est en 2002 qu'elle commence l’écriture de son premier roman… sous le pseudonyme de Mary Leurrech comme si elle prévoyait déjà d’écrire à quatre mains.Ce premier roman aura pour titre L'Amour Inachevé et sera publié en novembre 2005 (éd. Thélès). Histoire d'amour, sur fond d'intrigue policière, cet ouvrage recèle quelques touches autobiographiques, et distille ça et là ses propres attentes.

Mary Leurrech publiera en auto-édition son second roman (Au bout du Tunnel un Rayon de Lumière) dans lequel elle remet en scène Florence l'héroïne de son premier roman.

Lectrice assidue de polars et de thrillers, le style policier attire Maryse Cherruel de plus en plus. Elle n'a fait que les effleurer pour écrire ses deux premiers romans. Son troisième roman Vengeance au Cœur de Lille paru en 2009 sous son vrai nom (éd. BTFConcept) concrétisera cette nouvelle orientation et l'amènera vers un quatrième roman, écrit à quatre mains avec cette fois-ci, non pas un autre "moi", mais avec son compagnon Patrice Dauthie : Les Châtiments d'Apophis.  

Références littéraires :

Autant qu'écrire, Maryse Cherruel aime lire. Citons quelques auteurs de roman policier ou de thriller : Fred Vargas, Patrick Bauwen, Jean-Christophe Grangé, Maxime Chattam, Harlan Coben, Nicci French, Mo Hayder, Raymond Koury, Jérôme Camut et Nathalie Hug, mais aussi Katherine Pancol, Henning Mankell, Eric-Emmanuel Schmitt, Guillaume Musso...

Elle est également une lectrice assidue de romans d'auteurs régionaux.


Bibliographie :

Maryse Cherruel : Vengeance au cœur de Lille – éditions BTFconcept, octobre 2009 et janvier 2012 (pour la version poche)

Mary Leurrech : L’amour Inachevé – décembre 2009 (auto-édition)

Mary Leurrech : Au bout du tunnel un rayon de lumière – décembre 2007

Mary Leurrech : L’amour Inachevé – éditions Thélès, novembre 2005


Information complémentaire :

Maryse Cherruel a un site d’auteur. Ce dernier se trouve ici : http://maryleurrech.e-monsite.com

mercredi 12 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis : deux visages, trois extraits

Les Châtiments d'Apophis, ce sont 2 auteurs, Maryse Cherruel et Patrice Dauthie, et ce seront 3 extraits à découvrir. 

Aujourd'hui...


le prologue
de Lille aux serpents !


Mardi 8 septembre 2009 – 18h30


Monsieur Defives ?
L’homme qui patientait reposa le vieux Gala fripé qu’il avait trouvé sur la table basse du salon d’attente, se leva et se dirigea vers son hôte.
Oui, c’est moi ! Bonjour Monsieur le Député.
Bonjour ! Entrez donc et mettez-vous à l’aise, dit l’élu en posant une main boudinée sur l’épaule de son visiteur.
 Les deux hommes s’engouffrèrent dans un bureau impersonnel ; quelques lithographies banales ornaient des murs revêtus de toile de verre saumon, des plantes vertes poussiéreuses croupissaient dans des bacs remplis de billes argileuses et le député Froissiney, en chemisette, avait une drôle de respiration sifflante.
Alors, vous êtes Monsieur Jean-Michel Defives, c’est bien ça, et vous voulez que j’appuie votre demande pour entrer chez EUROLOG ?, questionna-t-il en s’effondrant dans son fauteuil.
L’autre avait pris place dans un des sièges très bas réservés aux visiteurs. Une fois installé, il était si près du sol qu’il devait redresser la tête pour apercevoir Froissiney, dont la figure joviale et empourprée s’affichait en surplomb de l’éphéméride, du pot à crayons et des quelques accessoires qui jonchaient le plan de travail.
Le coup classique, se dit-il. Ainsi, il couve ses invités de son regard paternaliste.
Il s’avança sur le rebord de sa chaise, et tout en tournant sa casquette entre ses doigts, ainsi qu’il l’avait vu faire par tous les subalternes onctueux de respect, marmonna :
Oui, Monsieur le Député. En fait j’ai toujours travaillé dans l’intérim, surtout comme manœuvre dans le bâtiment. Mais là, avec la crise, il y moins de boulot. Et puis j’ai bientôt 46 ans, je voudrais bien me poser. J’ai entendu dire qu’EUROLOG cherchait des caristes. Ça me plairait bien ça, cariste...
Entre nous, vous ne choisissez pas le bon moment pour vous poser, plaisanta le député, faisant suivre sa boutade d’un curieux rire sibilant de criquet phtisique. Puis il manipula une petite fiche cartonnée sur laquelle étaient griffonnées quelques notes. Avez-vous le certificat d’aptitude nécessaire ?
Ben, c’est-à-dire que... En fait je pensais que l’entreprise pouvait s’en occuper. Je veux dire... je peux apprendre, dit-il, arborant un air nigaud.
Ah ! Ce n’est pas aussi simple. Il aurait mieux valu être déjà titulaire de ce permis. Et vous avez ramené un CV ?, s’enquit Froissiney, en jetant un regard sur le sachet ALDI déposé aux pieds de son requérant. Je n’ai guère d’éléments sur vous, remarqua-t-il.
Le quadragénaire entrouvrit son bagage, symbole ostentatoire de sa condition modeste, farfouilla un peu et annonça d’une voix contrite :
Désolé, mais je n’ai pas pris le bon dossier. Vous savez, moi, les papiers... C’est surtout ma femme qui s’en occupe, précisa-t-il pour se disculper, en jetant un regard désappointé au député.
Je vois, dit ce dernier. Vous auriez pu faire attention. Je crains de ne pas pouvoir faire grand-chose pour vous aujourd’hui et j’ignore si EUROLOG accepte les débutants. Envoyez-moi ce CV, on y verra déjà plus clair. Ma démarche auprès des dirigeants de l’entreprise n’en sera que plus constructive. Vous comprendrez que je ne puisse défendre votre requête sans éléments ; vous m’avez l’air sérieux mais ça ne suffit pas, dit-il en souriant. Si ce n’est déjà fait, laissez vos coordonnées à ma secrétaire en partant ; on vous appellera pour fixer un autre rendez-vous. Cariste, c’est vraiment ce que vous voulez ? Accepteriez-vous un poste moins qualifié ?
En notant le ton contempteur de l’élu, l’homme se félicita d’avoir adopté une attitude soumise et veule. Les énergumènes du même acabit que Froissiney adoraient ça, la servilité.
Oui bien sûr... mais cariste ce serait bien. Mon dos commence à me faire souffrir, alors les postes de manutention... Il fit alors mine de se redresser avec difficulté, et son visage se revêtit d’un rictus de douleur. D’ailleurs en ce moment je suis en traitement pour ça ; oh ! rien de grave mais j’ai un médicament à prendre à cette heure-ci, dit-il. Sans vous commander, vous auriez un verre d’eau Monsieur le Député ?
Froissiney se dit que cet hurluberlu commençait vraiment à lui faire perdre son temps. La porte d’entrée du bureau était restée entrouverte et il entendait le babil téléphonique de sa secrétaire ; il se leva en étouffant un soupir et demanda au visiteur d’attendre un instant. Que ne fallait-il faire pour gagner une voix !
Après que le député fut sorti, l’homme enfila des gants de laine, saisit le petit sac de toile qu’il transportait dans son sachet et contourna le bureau. En une seconde, il fit le tour des possibilités qui s’offraient à lui : le cartable du député sur le sol, une espèce de sacoche médicale en cuir rigide, le tiroir supérieur droit du bureau ou le caisson inférieur. Ce dernier était saturé de dossiers suspendus. Il fit rapidement l’inventaire du cartable, en extirpa gauchement quelques dossiers. Non, ça n’allait pas ; trop encombré pour que l’on puisse y glisser quoi que ce soit. Sans réfléchir, il fit coulisser le premier tiroir du bureau, dans lequel traînaient des mouchoirs en papier et quelques trombones. Parfait. Il y fit tomber le trousseau de clés que le député avait négligemment laissé à la droite de son ordinateur portable puis arracha à ce dernier une clé USB. L’engin, malmené par cette déconnexion à la hussarde, émit un « plop » réprobateur, signifiant que l’opération n’avait pas été menée en toute sécurité, ainsi que l’impose la vulgate de Windows. Enfin il paracheva son œuvre en introduisant son sac de jute fermé par un mince cordon. Tout avait été expédié en une poignée de secondes.
À peine eut-il regagné son siège que le député pénétrait dans la pièce, un gobelet de plastique à la main. Ouf ! Il avait eu le temps d’ôter ses gants en mimant de fourrager dans son piètre bagage.
Voilà. J’espère que ça va aller, dit Froissiney en lui tendant le récipient.
Il se confondit en remerciements, fit mine d’avaler un comprimé de forte taille et posa le gobelet sur le bureau du député. Après les politesses d’usage il quitta ce dernier avec force courbettes.
La secrétaire était toujours au téléphone. Ne demandant pas son reste, il sortit hâtivement de la mairie d’Hauteville-sur-Deûle. C’était fait. Ça pouvait marcher. Avec un peu de chance, ce sale con allait comprendre sa douleur.

 Bientôt un second extrait...



mercredi 5 septembre 2012

Les Châtiments d'Apophis : deux visages, un roman


Les Châtiments d'Apophis, ce sont deux noms d'auteurs en-dessous du titre : Dauthie-Cherruel.

Il ne s'agit pas d'un nom composé, mais bien de deux visages: Patrice Dauthie et Maryse Cherruel.

Maryse Cherruel et Patrice Dauthie sont les deux faces d'une même pièce, deux faces d'une seule intrigue. Celle de Lille aux serpents...

...et d'une écriture à quatre mains.










Les Châtiments d'Apophis ou Lille aux serpents



Lieu : Métropole Lilloise
Date : Automne 2009

Antoine Froissiney, député d'un parti conservateur, est retrouvé mort dans son bureau des permanences de la mairie. Côté face, Froissiney est un politique à la réputation sans tache. Côté pile, il finance ses activités politiques grâce à des collusions douteuses.
L’agression mortelle de l’élu n’est que le début d'une série d'attentats dont le mode opératoire est pour le moins original.

Qui est celui que l'on surnomme le tueur aux serpents ? Quelle est sa motivation ? Quel est le lien qui unit ses victimes ? Autant de questions en suspens pour le commandant de la PJ lilloise Emma Telier.  

 
Deux auteurs, un polar, quatre mains



Écrits à quatre mains, Les Châtiments d'Apophis proposent un choc de styles et de tons. L'humour et la parodie forcent parfois le trait. 

La complicité est un atout considérable quand on se lance dans une telle aventure. Mary et Pat se voient régulièrement, mais ne vivent pas ensemble. Par conséquent, peu de temps fut consacré à l'écriture en commun.

Le livre s'est bâti au long cours, sur près de deux années, par transmissions électroniques. Chacun rédigeait un ou deux chapitres, puis l'envoyait à l'autre, qui répliquait.


Maryse Cherruel jouait le rôle de la policière Emma Telier et Patrice Dauthie celui de l'assassin, Joris Devulder.

Quelques discussions, surtout en fin de parcours, ont permis les mises au point. Il n'y a donc pas eu de scénario préétabli, juste une idée de départ, celle d'un tueur aux serpents


Dans cette enquête où le coupable est connu du lecteur dès le commencement, il s'est agi ensuite de maintenir le suspense au travers des investigations réalisées par l'équipe policière dirigée par Emma/Maryse et des nouveaux attentats imaginés par Joris/Patrice. Ajoutez quelques tableaux pour lesquels on ne sait plus trop qui a rédigé quoi et le plat final a un goût particulier, un sucré-salé ou un chaud-froid pour le moins original.


Côté face: l’enquêtrice


Emma Telier est commandante de police.

Elle cherche à concilier vie familiale et professionnelle avec difficulté. Dans la vie de tous les jours c'est une mère de famille ordinaire qui est rattrapée par son passé alors qu'elle vient de connaître le bonheur d'une naissance. Sa personnalité en fait une enquêtrice attachante qui mène sa barque et son équipe avec obstination, malgré des passages difficiles. Arrivera-t-elle à mettre fin aux agissements de celui qui est « le tueur aux serpents » ?



Côté pile: l’assassin


Joris Devulder est ouvrier sur une chaîne de montage à la FILSON, grande fabrique d'appareils électroménagers de la banlieue lilloise.

Il a perdu son emploi à la suite de la délocalisation de son entreprise. Ce solitaire assoiffé de philosophie vit mal sa glissade vers l'exclusion. Sa vision du monde est désabusée et mortifère. Il s'abreuve de textes dont il ne mesure pas toujours la portée et se consacre également à des expériences de reproduction de serpents exotiques. Dans sa névrose, il passe de la révolte à la colère et fomente alors des attentats contre ceux qu'il juge responsables de sa nouvelle condition en utilisant les serpents hybrides issus de ses manipulations empiriques. En croyant frapper les instigateurs de sa mise hors-jeu, il découvrira qu'il élimine ou fait souffrir les protagonistes d'une magouille financière bien de notre temps.


Les Châtiments d'Apophis:
les autres pièces du puzzle


Dans la galerie de personnages qui jalonnent le parcours vengeur de Joris Devulder, on rencontre un député véreux et son épouse libertine, un faux pasteur évangéliste, un syndicaliste corrompu, un PDG cynique flanqué d'une maîtresse superficielle, un DRH au rôle d'éminence grise et nombre d'autres personnages hauts en couleur.

Juliette Froissiney
Côté face: épouse d'Antoine Froissiney et Maire d'Hauteville-sur-Deûle.
Côté pile: libertine et ambitieuse.

Jean Damascene Mukaru
Côté face: Pasteur évangéliste vedette de sa petite congrégation.
Côté pile: Vénal, roublard et dépravé.

François-Xavier de Ramecourt
Côté face: ex-PDG de la FILSON.
Côté pile: Manœuvrier et retors. Gestionnaire cynique pour qui la fin justifie les moyens.

Katia Malinowski
Côté face: ex DAF de la FILSON, maîtresse de Ramecourt.
Côté pile: a gagné ses galons grâce à la promotion canapé.

Daniel Mortain
Côté face: ex-DRH de la FILSON, compétent et lèche-bottes. Homosexuel discret.
Côté pile: s'est plié avec servilité ou lâcheté aux magouilles de son patron.

Philippe Vanbecke
Côté face: permanent syndical  de la Fédération Française des Travailleurs, gros syndicat de l'industrie.
Côté pile: Arrondit ses fins de mois par des complicités juteuses.