mardi 3 juin 2014

D'une vengeance au coeur de Lille à une fable des cloportes (partie 2)



J'ai lu votre roman "Vengeance au cœur de Lille", j'avoue que j'ai passé un très bon moment. L'histoire est bien" ficelée" et les personnages sont très attachants en particulier Emma Télier, j'ai hâte de la retrouver dans votre roman "les Châtiments d'Apophis".

Nathalie, le 13 mai 2014



Emma Télier est le personnage récurent de Maryse Cherruel que vous retrouverez dans des deux romans écrits par les quatre mains de Maryse et de Patrice Dauthie : Les Châtiments d'Apophis et La fable des Cloportes.

Pour vous donner un avant-goût de l'univers Cherruel-Dauthie, voici une chronique de La fable des cloportes sur le site k-libre.


Prozac blues


Lille : une vieille dame est retrouvée morte, en escarpins, tenue sexy et un sextoy dans le vagin... Étienne Lalouze, lieutenant stagiaire à cinquante ans, est dépêché sur les lieux du crime. Flic épuisé, solitaire, qui tient son journal intime qu'il ne manque pas de nous donner à lire. Lexicophile, Lalouze cajole son vocabulaire, notre destin... Mais l'affaire se complique  une seconde petite vieille est agressée, tandis qu'une bande de dégénérés organise des battues dans les campements de rroms. La commissaire Emma Teiler ne peut éviter de se mettre elle aussi sur l'affaire, pour former avec Lalouze un curieux couple d'enquêteurs. Tout est glauque dans ce roman, graveleux. Deux salopards ont tué la vieille, mais les choper, c'est une autre affaire... D'autant que si les cadavres pleuvent, leur identification n'est pas aisé, comme avec ce dernier, compacté avec des déchets métalliques... La situation morale des péripéties criminelles est ainsi abjecte, à l'image de cette société dans laquelle on vit. Sauvage, barbare. Roman déjanté écrirait-on sans doute volontiers. Comme un prétexte à libérer ce sacro-saint plaisir d'écrire : on sent combien les auteurs se sont régalés avec cette fable affreuse. Avec ces vies épuisées qui ne cessent de se cogner dans un univers défait. Celui d'une scène où une société s'affaire à louer ses appartements à d'anciens SDF, pour tirer profit d'une si noble cause. 

Cynisme, rire sardonique, il y a en fin de compte plus d'humour que de noirceur dans cet art de mener son récit, un rire pas même jaune, à l'image de ce journal que tient Lalouze, journal de défaite qu'il détruit régulièrement : la vie ne serait qu'une mort lente…


Joël Jégouzo,
Le 12 mai 2014


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