dimanche 26 mai 2013

Le Groupe Upsilon : la suite !



Dunkerque, printemps 2012...


Une succession de morts accidentelles chez Noresteel laisserait penser à une série malheureuse si elles ne concernaient pas uniquement des ingénieurs faisant partie de la cellule d’innovation Upsilon.


Le commissaire Toury ne croit pas aux coïncidences fortuites. Mais comment mener une investigation efficace quand la direction de l’entreprise fait la sourde oreille et que les employés se taisent dans la crainte de perdre leur emploi ?

Une jeune informaticienne, Léa Morillon découvre le lien entre les cadres décédés. Elle cherche alors à convaincre Paul Beulin, le fils de l’une des victimes, d’enquêter avec lui pour leur propre compte. Ce dernier accepte en lui révélant l’existence d’un carnet où son père se dévoile sous un tout autre jour...



Le groupe Upsilon

Extrait : la suite !


Mardi 6 Mars. 9h30.


    Le capitaine Makhlouf frappa à la porte vitrée du divisionnaire.
    La réponse fut sèche : 
    - Entrez ! 
    Le policier s’avança, franchement inquiet. Ce n’était pas dans les habitudes du patron de le convoquer de si bon matin. 
    - Ah ! C’est vous Makhlouf. Je voulais vous voir. Asseyez-vous.
    - Bonjour Monsieur.
    - Capitaine, bien que je sois satisfait de votre travail, je trouve que votre attitude est préjudiciable au service.
    - A quel sujet, Monsieur ?
   - Votre tenue vestimentaire et celle de votre compagne, cette stagiaire... Elsa Whitebroot.
    - Qu’est-ce qu’elles ont, nos tenues ? Je ne vois pas...
    - Votre ... aspirant-lieutenant, cette Elsa... Un sacré brin de fille, hein ! Eh bien... elle devrait s’habiller autrement pour venir au service, vous comprenez. Je vous ai encore vus arriver ce matin. Franchement, vous aviez l’allure d’un mac de la zone avec sa protégée. En moto en plus ! Elle, à califourchon derrière vous, avec sa minijupe... On ne voyait plus que ses cuisses ! ... Alors ça suffit, Capitaine ! Ça n’est plus possible !
    Makhlouf s’attendait à l’énoncé d’une sanction administrative, mais, pour sortir de son rôle officiel, le commissaire se leva et s’approcha de la fenêtre, comme s’il voyait encore la scène.
    - Dites-lui de ne plus s’habiller comme une pute, merde !, dit-il sincèrement fâché, certain que Makhlouf comprendrait mieux ce langage direct. Puis il se radoucit en reprenant un langage plus châtié...
    - Sinon, je serai obligé de la renvoyer. Ce serait dommage... Pour tout le monde, d’ailleurs... Et vous, vous me mettrez un blouson qui ferme, que diable ! Vous m’avez l’air complètement débraillé ! Mais regardez-vous !
    Makhlouf aurait eu envie de sourire s’il n’avait pas été en face de son chef. Sa veste en cuir, dont la fermeture éclair avait rendu l’âme, dont les poches intérieures se décousaient un peu plus à chaque interpellation musclée, il faudrait vraiment qu’il la change... Au moins pour le vieux, de la vieille école, y compris pour les fringues. Evidemment, avec un Debacker toujours en costard-cravate, il devait être aux anges.
    Il hésita à répondre :
  - Pour ma veste, je devais la changer, c’est vrai. Je m’en occupe... Mais ... Elsa n’est pas ma compagne, Monsieur. Elle s’habille chez elle comme elle veut, puis elle se change dans son vestiaire, dès qu’elle arrive, pour mettre des vêtements pratiques qui ne risquent rien. Je ne sais pas quoi lui dire. Peut-être pourriez-vous suggérer au commandant de lui parler...
    - Sans doute, mais vous, vous êtes très proche d’elle, n’est-ce pas ? Vraiment proche, même ! Alors elle vous écoutera. Vous auriez déjà dû lui en faire la remarque ! C’est une belle femme, soit, mais je ne peux pas la laisser foutre le bordel dans le service ! Quand elle est là, les hommes bayent aux corneilles au lieu de faire leur job! Je préfère la savoir au dehors avec vous. Au moins, vous avez l’habitude...
    - Je le lui dirai, monsieur. C’est tout ce que vous vouliez...
  - Non. Restez assis ! C’est quoi, ces salades entre vous et Debacker?
    - Quelles salades, Monsieur ?
   - Le lieutenant a eu un appel de Toury hier soir, qui nous demande de l’aide. L’affaire de Noresteel. Il m’avait déjà appelé pour ces histoires... Je devais voir avec le commandant Samyn, comment nous allions pouvoir l’aider... Mais votre collègue vient de me transmettre les derniers rapports que le commissaire nous envoie. Or, je viens juste d’avoir le procureur en ligne, qui nous fait la même demande : il insiste pour que nous l’aidions. Je ne comprends plus rien : il me dit que vous êtes au courant, que vous auriez promis à Toury de vous en occuper avec Samyn ! Alors à la fin, je ne sais plus qui a eu Toury et le proc’ en ligne hier !
    - C’est simple, Monsieur. Le commandant m’avait demandé de rester pour assurer le relais avec le service de nuit. Il devait partir. Je suis resté. La personne qui devait prendre la nuit étant en retard, c’est moi qui ai eu en ligne le commissaire Toury. Il m’a d’ailleurs appris qu’un nouvel accident avait touché deux autres personnes de l’usine, ce dimanche, sur l’autoroute... Il m’a transmis les rapports par mail. Je les ai imprimés, lus et rangés dans le tiroir de mon bureau. Je ne sais rien d’autre.
   - Donc vous êtes complètement au courant des difficultés du commissaire ?
    - Oui, parfaitement. C’est d’ailleurs une enquête complexe. Les trois cas sont un peu suspects, surtout le second, à l’aciérie. Quant au nouvel accident, le commissaire attendait les rapports de gendarmerie...
    - Bien. Et Debacker, qui vient de m’apporter les siens à l’instant. Qui les lui a donnés ? Est-ce lui, qui était de service, cette nuit ?
    - Je crois, oui. Son nom est au tableau.
    - Et vous ne l’avez pas vu hier soir, avant votre départ ?
   - Non. J’ai quitté le service vers 23h. Il n’était pas arrivé. J’ai fait le transfert sur son portable.
    - Donc il a pu avoir un autre appel de Toury ?
    - C’est possible en effet mais j’en doute.
    - Pourquoi ?
    - Parce que j’ai dit au commissaire que le sujet était à l’ordre du jour aujourd’hui. Que nous lui ferions une réponse rapide. J’avais ajouté que nous avions un peu de marge en ce moment, car je viens de terminer l’enquête aux Moulins.
    - Ah, c’est bien. Vous les avez tous eus, donc ?
    - Tous. Ils sont au dépôt.
    - Pourquoi Debacker a-t-il dit que c’est lui qui avait eu Toury ?
    - Je ne sais pas, Monsieur. Le commissaire Toury m’a semblé très fatigué, à bout de nerfs. Le procureur voudrait qu’il avance.
    - C’est ce qu’il m’a dit aussi. Je pensais y envoyer Debacker, mais le procureur m’a dit que l’affaire semblait complexe. C’est peut-être un bon cas pour tester les capacités de votre profileuse. Qu’en pensez-vous ?
    - Je pense que c’est une bonne idée mais qu’il faut quelqu’un pour l’accompagner.
   - Vous avez de la chance, capitaine, d’avoir bouclé votre enquête aux Moulins et que Debacker m’ait menti. Mais il va encore venir pleurer que je vous gâte, tant pis pour lui ! Samyn ne m’a pas transmis ses rapports que je devais déjà avoir sur mon bureau le mois dernier. Je ne sais pas ce qu’il fout de ses nuits, ce lieutenant. Et vous... vous le savez ?
    - Non monsieur. Je ne m’occupe pas de sa vie privée.
  - Bien. Restons-en là. Vous partez avec votre protégée à Dunkerque, au lieu de la traîner dans les boîtes de la métropole ; l’air de la mer vous fera du bien et le service fonctionnera mieux sans vous deux ! Et puis, Toury sera content. Vous aviez déjà travaillé avec lui, je crois ?
    - Oui, Monsieur. Il y a plus d’un an.
   - Je sais qu’il vous apprécie... Vous verrez sur place s’il affabule ou si c’est plus sérieux. Le procureur veut des résultats dans moins d’une quinzaine. Si rien ne sort d’ici une semaine, vous rentrez !
     - D’accord, Monsieur.
   - Et rappelez-vous, Makhlouf : je ne veux plus vous voir dans cette tenue, ni elle dans la sienne ! Sinon, je la renvoie, avant que l’IGS ne s’en mêle. Et vous, je vous mets à pied...
    - C’est compris, Monsieur.


Qu'est-ce que Le Groupe Upsilon

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