mardi 22 janvier 2013

Voir Bully et mourir : deuxième partie

Éric Lefebvre est l'auteur 


et



Il vous offre à lire sa nouvelle 

 Voir Bully et mourir 



deuxième partie



(Pour relire le début, cliquez >>>> ICI )



– T’as la toile, fit Gilles et il attrapa le rouleau que le conducteur lui tendait. 
  Vas-y, roule ! ordonna-t-il.
  Pour aller où ?
  T’inquiète, je t’indiquerai.
Mickey mit le contact et démarra doucement. Derrière, l’autre regarda les petits bonshommes avec satisfaction.
  Beau boulot, s’écria-t-il c’est bien ça. Tu prends à gauche, puis à gauche et au stop, à droite.
Mickey se laissait guider en silence. Le brouillard rendait tout irréel. Les rues toutes semblables offraient autant d’occasions de se perdre. Impossible de se repérer. Le jeune homme se sentait nerveux. Il ne savait pas comment aborder le sujet. Après une ou deux minutes de trajet en silence, il avala plusieurs fois sa salive et prit une grande inspiration avant de lancer :
  Je suis tombé sur un os. La vieille était là.
  Merde, s’exclama Gilles. Et alors ?
– Alors, alors…J’y suis allé vendredi après midi, comme prévu. Je suis passé par-derrière, comme prévu,  la porte de la cuisine s’est laissée faire, comme prévu… Mais j’étais en train de découper la toile, quand j’ai entendu un bruit de chasse d’eau. J’me suis retourné et mamy était là. J’ai pas eu le temps de rien dire qu’elle a commencé à gueuler comme un âne.
  Alors ?
– Alors, j’lui ai mis une baffe. Mais, elle gueulait toujours. J’ l’ai attrapée par le colbac et j’ai serré un bon coup. J’voulais pas la tuer, juste qu’elle ferme sa gueule… J’pouvais pas prévoir qu’elle cannerait.
  Merde, merde, merde…
– Ben oui, mais c’était ça ou elle ameutait tout le quartier. Et puis c’est de sa faute, qu’est ce qu’elle foutait là. Normalement, elle n’devait pas être en train de se faire refaire le portrait ?
Tout en conduisant, Mickey regarda à la dérobée dans le rétroviseur, son interlocuteur restait impassible. Le jeune homme avait vraiment l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, mais où ?
– Alors, reprit-il,  c’est pas 8000 qu’il me faudra, mais beaucoup plus.
– Pas de problème fit l’autre, soudain très conciliant. T’as pas laissé de traces au moins ?
– Non j’ai fait gaffe.
– Et t’as tout chamboulé ?
– Ouais, j’ai foutu un de ces bordels !
– Bien, très bien,  approuva le passager arrière. Mouloud avait raison. T’es vraiment un pro. J’ai eu du pot de tomber sur un mec comme toi.
Ils dépassèrent un lotissement pour sortir de la ville. Après une ou deux minutes, ils quittèrent la route bordée d’arbres pour tourner à gauche et  passèrent sous un pont. Le passage très étroit, il n’y avait de la place que pour une voiture.
Mickey klaxonna pour avertir un éventuel conducteur arrivant en sens inverse et s’engagea. Le brouillard donnait une allure fantomatique à toute chose. On avait l’impression d’entrer par la porte d’une forteresse. Un peu comme dans ces jeux vidéo de baston qui se passent au Moyen Age.
Tout à son histoire, Mickey avait conduit machinalement, en se laissant guider par la voix grave de son passager. Un peu comme s’il suivait les indications d’un GPS.
– Arrête-toi sur la gauche à côté de ce hangar.
– Mickey obtempéra, rangea a golf à côté d’un hangar agricole en tôles ondulées et coupa le moteur.
– Alors, t’as le fric ? fit-il très excité.
Mickey vit apparaître dans son champ de vision une main gantée de cuir noir tenant un rouleau de billets de 200 euros. Un gros rouleau de beaux billets jaunes.
– Attrape !


(...) 
La suite (et la fin! ) très bientôt sur notre blog !


©2012 – Éric Lefebvre


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