dimanche 29 avril 2012

Richard Albisser: John Dy, Drahcir Ressibla ou auteur de polar?

Richard Albisser est l’auteur de la trilogie Fou contre tour, Éclipse d’une nuit d’hiver et C21 H22. Il est également l'auteur de récits ainsi que d’ouvrages orientés vers la recherche.

L’intéressé est aussi le fondateur des éditions du Riffle. Il a également été John Dy et a endossé le palindrome de Drahcir Ressibla.

Riffle Noir a enquêté sur cet auteur aux multiples identités.


Nom : ALBISSER
Prénom : RICHARD
Âge : 46 ans depuis le 12 avril dernier…
Né à Arques (Pas-de-Calais) ou « dés à jouer » dans l’argot de François Villon.







Passé et présent :

Richard Albisser a fondé les éditions du Riffle en juillet 2005 après une carrière de quinze années dans la distribution et les télécoms. Il en est l’actuel gérant. Homme de lettres, son souhait est de perpétuer la tradition du roman tout en explorant d’autres formes d’écriture : le récit, la nouvelle ou encore la poésie. Noble souhait littéraire qui mènera à trois collections : Riffle Nord, Riffle Blanc et Riffle Noir.


Leitmotiv :

Ses différentes identités lui ont permis dans un premier temps de différencier l’éditeur de l’auteur, convaincu que l’humain est avant tout multiple et que la notion de « place » est trop relative pour en rendre compte.

Du reste, ces deux fonctions ne sont pas antinomiques au sein de la même structure puisqu’un comité de lecture indépendant apporte son objectivité et ne transige pas sur le niveau d’exigence de ses textes. Dès lors, la publication à son nom devenait possible…


Autres identités :

Nos services ont donc découvert à Richard Albisser deux identités :

John Dy alias « le joueur de dés », utilisée en 2005.

Trois textes existent sous ce pseudonyme: Le Joueur de dés (juillet 2005), Le Vendeur de glaces et Le Château d'Hellinghem (tous deux publiés en décembre 2005).





D’après certaines rumeurs, Richard Albisser aurait récemment fait assassiner John Dy

Toujours en 2005, Richard Albisser fut également Drahcir Ressibla, auteur d’un album de vers anciens : l’Alpha et l’Oméga (épuisé). Et si cette identité est un palindrome, le prénom utilisé n’est pas sans rappeler le prénom du flic récurrent de ses trois romans policiers : Drassir.


Drahcir Ressibla refait surface en 2012 pour une courte réédition de L’Alpha et l’Oméga sous le titre Ressemblances fortuites (disponible au prix de 10 euros uniquement auprès de l’intéressé à l’adresse contact@leriffle.fr)



Références littéraires :
Plutôt Rousseau que Voltaire, Dostoïevski que Tolstoï, « inversement (peut-être ?)» Proust que Céline…
La sensibilité postromantique dans la lignée de Gérard de Nerval, Edgar Poe, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Arthur Rimbaud…

Les classiques du XIXe et du début XXe en ce qui concerne la Littérature générale et les romans policiers. « Bizarrement » il existe peu d’influence discernable du côté du Noir contemporain (à suivre…)


Les thèmes abordés par l’auteur et son style :
En Riffle noir, Richard Albisser explore des thèmes comme la xénophobie et l’exclusion, plus largement l’illusion des classes sociales ou des races humaines. On appelait autrefois cette position l’Humanisme, mais, pour lui, l’exercice du Noir apprend à se dessaisir des « ismes » encombrants.

La Littérature, La Poésie et la Peinture sont très présents dans ses textes.

Son style est nerveux. Il aime à jouer avec les mots.
 

Premier détail troublant :

Richard Albisser se fait fort d’inviter la Poésie sous forme de citations dans chacun de ses romans policiers.


Mallarmé et Lautréamont dans Fou contre tour, à nouveau Mallarmé dans Éclipse d'une nuit d'hiver…, Saint John Perse et Verlaine dans C21H22…

S’agissant de la Littérature, le chapitre I d’Éclipse d'une nuit d'hiver… débute sur un pastiche du célèbre incipit du Salammbô de Flaubert… Il n’est pas rare de croiser, dans sa trilogie (écho d’À la recherche du temps perdu): la rue de Guermantes, le souffre-douleur Saniette, le brigadier Brichot…


Second détail troublant : le jeu est très présent dans le parcours créatif de l’auteur. Il y a d’abord ce plaisir à s’amuser avec les mots ou avec sa propre identité (et son propre nom). Il y aussi sa nouvelle, publiée sous le pseudonyme de John Dy : le Joueur de dés. On retrouve les échecs dans Fou contre tour (le personnage principal, Boutros Drassir, étant un adepte de ce jeu),  le tarot a une place très étrange dans Éclipse d’une nuit d’hiver. Le bridge tient lieu de structure dans Quatre à la Suite. Et c’est enfin une grille de mots-croisés (carré blanc et cases noires…) qui s’invite dans C21H22…


Information complémentaire :

Richard Albisser a été membre dirigeant de l'Association des éditeurs du Nord-Pas-de-Calais de 2007 à 2011. Il a démissionné de cette fonction en janvier 2012.


Bibliographie de Richard Albisser :
Par ordre alphabétique…

Aller-retour Paris-Mexique : 2 euros  – Le Riffle – 2009
Boulevard de la haine - Riffle Noir - 2013
C21H22… – Riffle noir – 2012
Éclipse d’une nuit d’hiver – Riffle noir – 2010
Fou contre tour – Riffle noir – 2009

 
Douves éphémères - Le Riffle 2013
Le Mystère des deux sabliers – Le Riffle – 2006
Mémoire de cor (Le NOM retrouvé) – Le Riffle –
2007
Nouvelles d’Edenville – Le Riffle – 2005
        Le Joueur de dés
        Le Vendeur de glaces
        Le Château d’Hellinghem






Quatre à la Suite – Riffle Nord – 2011
Ressemblances fortuites – Le Riffle – 2012 (Doublon malheureux avec Rimbaud-Mallarmé : six textes commentés – Le Riffle – 2006.


Par ordre chronologique…

C21H22… (roman policier) – Riffle Noir – avril 2012

Quatreà la suite (recueil de nouvelles) – Riffle Nord – septembre 2011

Éclipse d’une nuit d’hiver (roman policier) – Riffle Noir – septembre 2010
Fou contre tour (roman policier) – Riffle Noir – novembre 2009

Aller-retour Paris-Mexique : 2 euros (ekphrasis) – Le Riffle – mars 2009 (épuisé).

L'Œil d'encre (poésie – réédition de l’album de vers anciens publié en 2005 sous le palindrome Drahcir Ressibla et sous le titre l’Alpha et l’Omega)  – Le Riffle – mai 2008 (épuisé).

Mémoire de cor (recherche) – Le Riffle – mars 2007 (épuisé).

Le Mystère des deux sabliers (récit) – Le Riffle – novembre 2006 (épuisé).
 
Rimbaud-Mallarmé : six textes commentés (essai)  éditions du Riffle, collection Riffle blanc – mai 2006 (épuisé)
Nouvelles d’Edenville (récit rassemblant les textes écrits et publiés sous le pseudo de John Dy ) – éditions du Riffle, collection Riffle blanc – novembre 2005 (épuisé).



Richard Albisser et les éditions du Riffle:
Aujourd’hui, 7 ans après sa création, le Riffle réunit une équipe à part entière où un certain nombre d’auteurs peuvent être « tour à tour » lecteur, correcteur, conseiller littéraire, rédacteur web, animateur de collection. Richard Albisser anime les différentes collection.







L’équipe Riffle Noir :

Richard Albisser et Dirck Degraeve : direction
Josiane Vermeulen : correctrice, lectrice et conseillère
Mohamed Zabayou : graphiste
Martine Degraeve : première lectrice pour Riffle noir
Stéphane Lequien, Yannick Letoqueux : photographes
Michaël Moslonka : Webmaster du blog et de la page facebook Riffle Noir.

L'aventure Riffle a également compté dans ses pages: Marie-Anne Rhumeur (maquettiste)

vendredi 27 avril 2012

C21 H22... lu par K-Libre

Après un second extrait de C21 H22..., dans l'attente d'un troisième et d'une présentation de son auteur, voici une chronique de Laurent Greusard sur le site de l'actualité littéraire policière K-Libre ( www.k-libre.fr)



À l'heure du laitier

C21 H22... . Le titre pourrait paraître énigmatique surtout à ceux qui ont oublié de bien écouter leurs cours de science. Il fait référence à la formule chimique d'un produit très dangereux pour l'organisme. En français courant un poison. Et c'est logique puisque le roman va tourner autour d'un mystérieux meurtre avec en trame de fond cette question : qui a bien voulu empoisonner le lait d'un couple sans histoire ? Le seul couac dans le plan des assassins est de s'en prendre aux éditeurs de madame Drassir... qui n'est autre que la femme du capitaine Drassir, policier émérite du nord de la France.
(...)
Richard Albisser frappe fort. Même ancré dans le Nord, le roman sort des ornières traditionnelles du roman régional, souvent poussif. Ici, il intègre une double enquête policière avec des éléments réalistes et des personnages secondaires intéressants - un assureur qui magouille par exemple (l'on ne pourrait être mieux dans une œuvre de fiction). Il installe au cœur de son roman une autre histoire de cambriolage qui aurait mal tourné pour restituer la vie quotidienne de son policier. Il insère des faits de la réalité locale comme la prostitution qui est plus facile en Belgique (et qui trouve aujourd'hui une bien étrange résonance) où clients, "vendeuses" et réseaux traversent sans souci la frontière pour faire leurs petites affaires. Il les mélange à une intrigue de nature nationale car l'empoisonnement est l'occasion de mettre en lumière certains comportements des services spéciaux qui confondent parfois intérêt généraux et préservation de leurs "privilèges".

Avec cette troisième aventure de son personnage, Richard Albisser a l'intelligence d'ouvrir portes et fenêtres, d'oxygéner son intrigue plutôt que de l'étouffer sous le poids du régional et des petites affaires d'un policier de terrain. Il concilie ainsi le local et le global avec un talent certain. (...)

le 17 avril 2012


L'intégral de la chronique est à lire ici:

mercredi 25 avril 2012

C21 H22... second extrait

Après Fou contre tour, puis Éclipse d'une nuit d'hiver (polars signés Richard Albisser), C21H22... est la troisième enquête de l'écrivaine Jasmina et du capitaine de police Drassir.

Après les quelques lignes ci-dessous, nous vous en révélons un autre extrait!



Résumé

Date: septembre 2008
Lieu: versant Nord-Est de Lille
Décor: sur fond de crise financière

Un couple paisible est retrouvé sans vie à son domicile. Les Autorités concluent bien facilement à un suicide.
Jasmina, l'épouse du capitaine Drassir, ne l'entend pas de cette oreille. Ne serait-ce pas plutôt un acte criminel? Elle s'en ouvre auprès de son mari qui accrédite par commodité la thèse officielle.
Mais les évènements vont se précipiter et donner raison à Jasmina.


Extrait
  Un meurtre ?, repartit Drassir. Il venait tout juste d’ouvrir la porte principale de la salle des fêtes où le club avait ses tables. Il ne donna pas à Jasmina l’occasion de s’expliquer davantage. Mais où tu vas chercher ça ? C’est impossible, voyons ! Et puis Lebrenn a clos le dossier. En ce moment, le mot d’ordre est d’aller serrer les culottes dans les cités. Point barre ! Il avait fulminé sa phrase en trahissant un dépit manifeste. L’évocation du simple nom de Lebrenn en même temps qu’une préoccupation immédiate de se plonger dans son jeu de prédilection, probablement.
   Le commissaire Lebrenn avait remplacé Steg parti à la retraite en juin dernier. Il avait débarqué en mai pour la passation des pouvoirs. Dès le départ, ça n’avait pas fonctionné avec Drassir. Dès la première poignée de mains. Une décharge électrique. L’évidence d’une incompatibilité majeure où seul un maximum de doigté éviterait la guerre ouverte. Lebrenn avait annoncé la couleur dès septembre. Une grand-messe pour faire part de la nouvelle feuille de route. Les chiffres de la délinquance, la déréliction des quartiers, le délitement des valeurs républicaines etc., dixit le nouvel homme fort qui obligerait dès lors ses ouailles non pas à passer du temps dans le dictionnaire mais à mettre de la pression dans les zones chaudes du secteur. À l’époque de Steg, depuis l’antenne assez préservée de Hem, Drassir avait un reporting hebdomadaire, assez relâché du reste, d’une heure, avec son supérieur. Lebrenn à son arrivée avait exigé trois rencontres, doublé la durée et imposé un coup de fil chaque soir pour la synthèse du jour. En même temps, une réorganisation était à l’étude. Fini, l’époque où vous vous la couliez douce, capitaine Drassir, lui avait décoché l’autre en administrant une première douche froide. Et puis, ah oui !, avait-il ajouté, j’aimerais que le nom de MES hommes ne figure pas sur des couvertures de romans policiers, ça fait désordre ! Les pseudonymes, ce n’est pas fait pour les chiens, bon sang ! Là, il y allait un peu fort. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui foutre ? Drassir eut le sifflet coupé. Son esprit qui fonctionnait en escalier s’était pétrifié dans l’instant. Il était reparti penaud. Alors, l’envie de convaincre son supérieur hiérarchique d’ouvrir une enquête plus approfondie ne le séduisait pas franchement.
  Est-ce que vous avez au moins retrouvé une trace de strychnine dans la maison ?
  Non, mais leur acte s’est décidé lorsqu’ils étaient encore sur la côte, c’est évident. Ils ont mélangé le poison dans un litre de lait avec le projet d’en finir sur-le-champ dans leur chambre d’hôtel puis un revirement les a incités à rentrer à Hem. Ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
  Tu veux dire qu’ils se baladaient toujours avec une fiole de strychnine dans leur sac… ça tient pas la route, voyons ! Elle avait amené cette conclusion sur un ton sec. La mécanique cérébrale du roman policier. Ça lui conférait une position intermédiaire entre son statut d’employée de mairie et celui pour Drassir de capitaine de police. Il aurait pu mal le prendre mais il commençait à en avoir maintenant l’habitude.
  Écoute Jasmina, ça ne peut pas être autrement. Leur suicide n’est pas un coup de tête. Ils en avaient déjà sûrement évoqué la possibilité. Leur relation de couple était probablement fondée sur une certaine…  morbidité. Il avait fait usage de ce mot après un temps d’arrêt qui était celui d’une mémoire qui compulse des possibles et choisit l’expression qui lui paraît la plus adaptée. Celui-ci éclairait la situation sous un jour nouveau et suscita chez son interlocutrice une réflexion immédiate.
  Bon, je te laisse. Désolée de t’avoir retardé. Le ton de Jasmina était légèrement dépité.
  Mais non voyons ! Je comprends que tu sois perturbée en ce moment… Allez, n’y songe plus. Je rentrerai vers 23h… Je t’embrasse. Le clap du téléphone signa la fin de la conversation comme chez un réalisateur la coupure conventionnelle d’une prise de vue. Drassir ouvrait la porte de la main gauche tandis qu’il glissait avec la droite son portable dans la poche de son pantalon après avoir pris le soin de l’éteindre complètement.
à suivre...


Le premier extrait est à découvrir >>>> ICI

lundi 23 avril 2012

En attendant les vers: reportage


Le 11 avril dernier, En attendant les vers et son auteur étaient
sur


Reportage!
(cliquez sur l'image ci-dessous pour le visionner)

samedi 21 avril 2012

C21 H22... clin d'oeil électoral

Ce week-end pré-électoral est l'occasion d'attirer l'attention sur une phrase tirée de C21H22...
La voici :
La voiture roula plus prudemment en passant devant le numéro 69. Un drapeau bleu-brun-rose, à l’équerre, s’accrochait sous la hampe et se donnait des airs éteints de 14 juillet ou un avant-goût de podium électoral.
(En effet, le drapeau du commissariat en question, à cause du temps qui passe et des intempéries, a perdu de ses couleurs)



Cette phrase a été écrite, par Richard Albisser, en septembre 2010: en effet, on craignait à cette époque un 21 avril 2002 bis repetitat. Peut-être aurait-il fallu écrire "un arrière-goût", puisque les sondages actuels donnent plutôt un podium rose-bleu-brun ou bleu-rose-brun ou bleu-rose-rouge....



Bon week-end à toutes et tous!


jeudi 19 avril 2012

C21 H22... premier extrait

Dans les jours qui vont suivre, nous vous proposons plusieurs extraits de C21 H22..., une présentation de l'auteur ainsi qu'une entrevue de ce dernier sur Radio Boomerang.

Tout de suite, après la quatrième de couverture, ci-dessous, le premier extrait du nouveau polar de Richard Albisser!



Et n'oubliez pas: notre concours pour gagner 1 exemplaire de C21H22...  est toujours d'actualité. Pour jouer, c'est >>>> ICI









 C21 H22...

Extrait 1

Le lundi 15 septembre 2008, les États-Unis rappelaient au monde entier que les banques étaient non seulement faillibles mais aussi mortelles. L’Europe, décalage horaire oblige, recevrait le flot de mauvaises nouvelles en début d’après-midi. La veille, Jasmina s’était couchée de bonne heure. Un rendez-vous tôt avec son éditeur hémois, un Anglais excentrique marié à une Française. Elle avait prévenu son chef de service à la mairie.

– J’ai besoin de ma matinée lundi prochain. Ne comptez pas sur moi avant l’après-midi.
Ça ne l’arrangeait pas mais bon…
– Il faudra dans ce cas, Jasmina, que tu puisses rattraper tes heures dans la semaine. Il avait regardé en même temps son planning punaisé au mur. Rattraper ses heures, ça aurait pu donner un côté proustien à la conversation mais l’échange en était resté là.

Le petit-déjeuner consista en une tasse de thé noir dont elle alourdit le fond avec des miettes d’un toast tartiné d’une gelée de fruits rouges. Drassir s’était contenté d’un café éjecté du percolateur et d’une biscotte enduite de confiture de tomates vertes avant de filer au commissariat.
Elle l’avait regardé bondir dans son Touran anthracite et repensait aux quelques mots échangés à la hâte : est-ce que tu peux me passer le sucre ?, bien, je te souhaite bonne chance ! Rien à propos de la petite Marie-Eugénie dont le dossier s’enlisait maintenant dans les couloirs de l’administration.
L’adoption serait repoussée à l’automne 2009 au bas mot. Jasmina avait accusé le coup mais l’amertume et l’angoisse se déchiffraient sur son visage. Marie-Eugénie ou Marie, comme ils avaient décidé de l’appeler, était un double qu’elle se cherchait en même temps qu’un prolongement d’elle-même, ce qui était au fond contradictoire. Écrire la libérait sur le moment de ce poids invisible mais un long et obscur processus intensifiait ensuite la sensation d’étranglement. À ces sentiments s’ajoutait l’inquiétude naturelle suscitée par le retour de lecture qu’elle attendait. Un deuxième roman qu’elle avait pour ainsi dire conçu en rêve et dont l’écriture s’était étirée, depuis mars jusqu’à juillet, entre la mairie les lundi, mercredi et vendredi – car ses rythmes de travail avaient été récemment décalés à cause d’une réorganisation générale du bureau – et l’espace libre des autres jours. Quelques semaines de vacances en août à Ruoms en Ardèche avaient permis un intermède de pur repos.
Depuis le 25, elle tournait pour ainsi dire en rond, une lionne dans sa cage. Cette matinée était à la mesure des épreuves que la vie réserve. Son premier ouvrage avait été considéré comme un coup d’essai qu’il fallait bien évidemment transformer. Dans le domaine du sport, des mesures objectives de temps, de mètres, de poids, de points facilitaient les choses, c’était bon pour ceux à qui il fallait délivrer des certitudes tranchées. La littérature comme le continuum indivisible d’une mémoire reposait sur un baromètre subjectif souvent influencé par l’humeur du lecteur, son état d’esprit, sa sensibilité, ses connaissances, ses propres visées. Tout cela formait une disposition particulière vis-à-vis du texte. Un clin d’œil de l’auteur, l’instant d’une phrase où la connivence était recherchée, pouvait passer totalement inaperçu… À cet égard, probablement, l’exercice perdait de sa valeur : des perles jetées comme dans la parabole du Christ…
Jasmina ne s’était pas trop attardée dans la salle de bains. Elle aimait habituellement traînailler avec un rituel de préparation qui lui donnait à la fois la sensation de posséder le temps et de le perdre. Sa conscience, comme un chant de grillons, oubliait alors le cri perçant de l’aigle. Elle enfila à la va-vite un jean délavé et un dessus composé d’une seule pièce, un pull framboise sur lequel était cousu un col de chemise à carreaux rouges et blancs. Un imprimé Vichy. On ne pouvait tout de même pas effacer de certains usages courants ce triste nom. Elle brossa à la hâte ses longs cheveux noir moreau et appliqua un trait léger de crayon sous ses yeux léonins. Ses gestes étaient fébriles comme ceux d’une étudiante qui s’apprête à se rendre aux examens du bac. Peu d’angélisme. Elle s’attendait au pire : son éditeur la massacrerait sûrement. Pour se détendre, elle s’était attaquée la veille à une grille de mots croisés de Deufoux, pas piquée des hannetons. Un verbicruciste à l’esprit particulièrement compliqué. Elle s’était cassé la tête sur une définition bizarre et audacieuse en sept lettres :
Ville du Nord de la France avec au cœur l’inconnue de la queue ou mauvais cheval…
Les définitions usuelles Fleuve de Sibérie et Vingt romain lui avaient délivré un B puis un X dont elle était entièrement sûre. Seul bémol, ---XB-- ça ne collait pas vraiment. Elle avait renvoyé le magazine dans un fond de tiroir.

 à suivre...

lundi 16 avril 2012

l'Album de la Comtesse s'invite au Riffle Noir - Concours


Après Fou contre tour et Éclipse d'une nuit d'hiver, Boutros Drassir, Jasmina, Rokovski reviennent avec C21 H22. Dans les jours qui suivent, nous rentrerons en immersion dans le nouveau polar de Richard Albisser.

En attendant, non pas les vers de l'auteur (cf l'émission de Radio Boomerang >>>> ICI), mais les extraits de C21H22... nous vous proposons un jeu-concours pour gagner un exemplaire du troisième polar de Richard Albisser.

(Attention, ceux qui chercheraient l'esprit grivois propre habituellement à cet exercice risqueraient fort bien de se perdre!)


Le jeu commence...
... Maintenant !






l'Album de la Comtesse



À gagner : 1 exemplaire de C21 H22... (plus un livre surprise écrit par l'un des pseudonyme de Richard Albisser)

Pour qui ? pour la ou le plus rapide d'entre vous à poster sur ce blog la réponse.

Le jeu : Dans C21 H22... l'un des plaisirs de Richard Albisser fut d'y cacher des contrepèteries. Quelle contrepèterie se cache derrière la phrase ci-dessous?

« Elle avait pris la relève du post(e) tard et un absent aurait toujours la prérogative de se faire tailler, sans parapet, un costume et d’en prendre dès lors plein la "gè"... »

Bonne chance à toutes et tous!

samedi 14 avril 2012

En attendant les vers : première chronique

Premier retour de lecture pour En attendant les vers, le second polar de Michaël Moslonka, sur le blog de Dup et Phooka

http://bookenstock.blogspot.fr


« Notre Blacke, ex-capitaine se morfond, désabusé par l'échec de ses relations amoureuses. (…) Et donc il attend les vers qui viendront s'occuper de lui lorsqu'il mangera les pissenlits par la racine, et en attendant il boit des verres... Il est tombé bien bas d'ailleurs, il ne se bat même plus pour son verre de rosé. Il avale sans rechigner le gros rouge qui tâche qu'on lui sert au zinc.

Amélie Laribi, promue Capitaine se débat avec une enquête sur l'assassinat des cinq membres d'une famille : la famille de "la Teigne". Revenu à Auchel avec sa femme et ses trois gamines pour leur montrer son pays d'enfance. La Teigne faisait parti vingt-cinq ans plus tôt d'une bande de sept ados prêts à faire les quatre cent coups.

(…)

L'histoire d'aujourd'hui va rejoindre celle d'il y a vingt-cinq ans. Et lorsque celle-ci mêle des jeunes flics de l'époque... des poulets devenus coqs comme dit l'auteur, cela tourne au sac de nœuds.

Ados soudés... ou à dessouder ???

(…)

Une intrigue en béton, avec des ficelles tirées de partout qui s'emmêlent entre le passé et le présent. Ce qui pourrait passer pour des concours de circonstances ne sont que des concordances d'évènements sans fin. Un sacré puzzle à assembler, du grand art polardeske ! ( mot de l'auteur, je précise :))

Et l'alternance de chapitres courts entre le passé et le présent apporte un rythme effréné à cette lecture que je n'ai pas réussi à faire durer. Et heureusement que Michaël n'était pas sous ma main, ni même encore sous l'emprise de notre "Mois2" car sérieusement je lui aurai tordu le cou...

L'écriture reste la même, pleine de verve, de morgue contre tout ce qui a fait, fait ou fera la déchéance de ce département minier. Une région que l'on sent par-dessus tout bien ancrée dans le cœur de l'auteur et qu'il dépeint si bien, même dans le dénigrement. Une écriture qu'il faut aimer cependant, ça passe ou ça casse.

Bref, moi je dis : du bon polar bien de chez nous, que je conseille fortement aux amateurs du genre. Pas de répit, pas de temps mort. Je me suis régalée. »

Dup, le 12 avril 2012

L'intégralité de la chronique est à lire ici >>>> http://bookenstock.blogspot.fr/2012/04/en-attendant-les-vers-de-michael.html

jeudi 12 avril 2012

Qui est Michaël Moslonka?

Après À minuit les chiens cessent d'aboyer, Michaël Moslonka est, en ce mois d'avirl 2012, l'auteur d'un second polar: En attendant les vers.
Nos services sont allés aux renseignements pour savoir qui se cache derrière cet auteur multi-récidiviste.




Identité:

NOM : MOSLONKA
PRÉNOM : MICHAËL
ÂGE : toujours non identifié par nos services
 
D’après nos sources, Michaël écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes dans des genres très variés : fantastique, SF, héroïc fantasy, romantisme sombre, sentimental et, donc, polar.

Il est auteur de romans, mais aussi de nouvelles publiées en France et au Québec.

Il n’aurait pour limite de genres que son imagination et son propre plaisir à raconter des histoires.

Autres identités connues :
 
Michaël cache parfois son vrai visage sous cette caricature signée Marc Pageau.
 
Il aurait également publié des nouvelles, des poèmes et des articles sous le pseudonyme de R.A. Logan. Dans une nouvelle de Michaël Moslonka, ce dénommé R.A. Logan aurait écrit un roman Le sang du clown aux éditions Epesnes Récites.


D'autres infos concernant ce mystérieux R.A. Logan ont été repérées ici >>>> http://enfantduplacard.pagesperso-orange.fr/RALogan.htm


Activités actuelles:

Éducateur de métier et écrivain de passion, Michaël Moslonka est également auteur d'articles de fonds. Il écrit depuis le printemps 2011 pour la revue québécoise Nocturne, les charmes de l'effroi.

Depuis janvier 2011, il diffuse et distribue les ouvrages des éditions du Riffle dans le Nord-Pas-de-Calais.

Il encadre également des ateliers d'écriture en milieu scolaire et en établissement spécialisé. Des nouvelles écrites avec les jeunes lors de ces moments de création peuvent être lues >>>> http://enfantduplacard.pagesperso-orange.fr/Atelier_ecriture_MMoslonka.htm

D'après certains de nos informateurs, il serait également aux manettes de ce blog. Cette infiltration reste à confirmer par nos services.


Activisme littéraire passé:

De janvier 2006 à avril 2007, Michaël Moslonka a signé l’édito du webzine trimestriel Reflets d’Ombres, un fanzine, diffusé sur le net, qui s'intéresse à la littérature gothique et fantastique.
 
D'avril 2008 à mai 2010, il a été le correspondant européen de la revue amateur québécoise Nocturne, le fanzine culte.
 
Il fut également l'auteur de quelques poèmes.
 
 
Intérêts, style et références littéraires:
 
Dans ses polars, Michaël Moslonka aime explorer les tréfonds de l'âme humaine et de sa psyché. Il en profite pour s’intéresser à des thèmes comme: l’intolérance, la haine, le racisme, la bêtise, la lassitude et le cynisme. La déchéance des individus, leurs aspirations et leurs sentiments l'attirent également.

Finalement, il flirte avec la littérature anarchiste et apprécie la transgression.
 
Style de ses polars: mots plus aiguisés qu’une lame d’Opinel, phrases mordantes comme une mâchoire de doberman, ambiance noire comme le charbon.
 
Références en littérature générale: de Stephen King à Franz Kafka en passant par Dan Simmons, Virgil Gheorghiu et Dante.
 
Il apprécie, également, plus qu’il ne faudrait, les bandes dessinées de super-héros Marvel.
 
Références en littérature policière: Fred Vargas, James Ellroy. Dans l'univers de la bande dessinée: Canardo, Blacksad.
 
Références philosophiques: Michel Onfray, Max Stirner, Nietzsche, Alexandre Jollien.
 
Autres: le roman graphique, Watchmen ainsi qu'un auteur de roman inclassable: et Patrick Senécal.


Citations:

Citation mainte et mainte fois répétée: « Quand le réel est terrifiant, la rêverie donne un espoir fou » (Boris Cyrulnick – Un merveilleux malheur).
Citation détournée: « Quand je pense à tous les livres qui me restent à écrire, j'ai la certitude d'être encore heureux... »


Entrevues:

Michaël Moslonka parle beaucoup sur internet auprès (et avec!) de nombreux passionnés de littérature.

Dernières en date:

En janvier 2012, avec le concierge masqué: ici >>>> www.concierge-masque.com/2012/01/05/michael-moslonka-a-minuit-les-chiens-cessent-daboyer
 
En décembre 2011 sur le blog Book en Stock de Dup et Phooka: ici >>> http://bookenstock.blogspot.fr/2011/12/le-mmm-commence-venez-questionner.html

Autre: 

Une carte blanche a été donnée à l'auteur des "chiens" par le site Livresque du Noir ici >>>> www.livresque-du-noir.fr/2010/12/a-minuit-les-chiens-cessent-daboyer-par-michael-moslonka


Délits bibliographiques:


En attendant les vers (roman policier) - éd. du Riffle, collection Riffle Noir - avril 2012.

Roman d'amour (nouvelle) dans l’anthologie Histoires d'amour - éd. Sombres Rets - mars 2012.

La mélodie du malheur (nouvelle) dans l’anthologie Mystères et Mauvais Genres - éd. Sombres Rets - novembre 2010.

Rendez-vous en Artois - éd. Ravet-Anceau, collection Euphoria - novembre 2010.
Originalité: ce livre est connu sous le titre Ballade au Lac Bleu (titre connu avant changement) dans le récapitulatif bibliographique de l'auteur par Riffle Noir.

Le génie littéraire (nouvelle) dans l'anthologie Malpertuis II - éd. Malpertuis - novembre 2010.

À minuit, les chiens cessent d'aboyer (roman policier) - éd. du Riffle, collection Riffle Noir - octobre 2010.
 
Elvis et la fille qui rêvait debout (roman jeunesse) - éd. Saint-Martin, collection Jeunesse - 2007.
L’Enfant du placard et la Méchante Sorcière de l’Est de la rue du Masque (conte jeunesse) - éd. Saint-Martin, collection Jeunesse - 2006


Le masque de l’archange (roman) - éd. Bénévent - 2004 (épuisé)


Site Internet de l'auteur : www.michael-moslonka.com

samedi 7 avril 2012

En attendant les vers : présentation

Après À minuit les chiens cessent d'aboyer, En attendant les vers est la deuxième enquête du duo David Blacke/Amélie Laribi.

Résumé ou deux chiens dans un jeu de quille

Période : entre l'été 1985 et l'automne 2010.
Lieux principaux : Auchel, Marles-les-Mines et Lapugnoy, trois communes du bassin minier du Nord de la France.
Virgile David Blacke n’est plus flic et Amélie Laribi a endossé sa veste de capitaine.

Ces deux-là ont travaillé ensemble. Ils se sont supportés. Ils ont sympathisé.
Alors qu'il essaye d'oublier Laribi, Blacke découvre un bouquet de roses sur le seuil de chez lui.
De son côté, Amélie Laribi se désespère: Auchel est-elle une ville maudite ? En effet, la Police vient de découvrir sur un ancien site industriel auchellois cinq cadavres : le massacre d’une famille entière, celle d’un « enfant du pays » qui rêvait de faire découvrir aux siens sa ville natale, quittée vingt-cinq ans plus tôt.
Au même moment, chez sa belle-mère, Lucien Jambier, un chômeur qui fréquente les chantiers pour voler les matériaux et les revendre au marché noir, voit son Grand Projet se réaliser : la bande de sa jeunesse - la bande à Lulu - va se reformer! Mais Bobonne, sa femme, le comprendra-t-elle?
À Marles-les-Mines, le commissaire marlésien Hervé Jaroslaws se noie dans son passé. S'il avait agi autrement, le présent aurait-il été différent?
Alors se joue un film commencé au milieu des années 80 et qui mettra en scène sept salopards : une prostituée, une teigne mal-aimée, un prêtre-clown, un motard en fauteuil roulant, un ex-dessoudeur de buraliste, un Polak mort-vivant et un recycleur de pieds nickelés…
De toutes les questions que ce méchant film soulèvera, une seule restera: Virgile David Blacke et Amélie Laribi sont-ils autre chose qu’un couple de chiens policiers dans un jeu de quilles ?

Personnages ou dans le vif des protagonistes
 
Virgile David Blacke:
Fonction: ex-capitaine de police, enfermé chez lui, à l'abandon.
Signe particulier : il attend les vers devant les informations télévisuelles.
Autre: abandonné par sa génitrice et par son ancienne lieutenante Amélie Laribi.
Amélie Laribi:
Fonction: nouvellement nommée capitaine de police au commissariat d'Auchel.
Signe particulier: « chienne policière à son maî-maître » d'après Blacke.
Autre: doute de ses compétences et de ses sentiments.
Gilbert Desforges:
Fonction: Lieutenant de police auchellois d'après son grade, « boulet » de police d’après Blacke.
Signes particuliers: déteste sa capitaine pour ses origines et son sexe.
Autres: décomplexé et revanchard.
Alexis Picavette:
Fonction: Agent de police d'Auchel, « boulet » de police d’après Blacke.
Signe particulier: anciennement le plus drôle du commissariat d’Auchel, à présent, aigri.
Autres: roux.
Hervé Jaroslaw:
Fonction: Capitaine de police du commissariat de Marles-les-Mines.
Signe particulier: il était déjà présent dans le secteur durant les années 80.
Autres: rongé par la culpabilité. 
René Guilbert:
Fonction: pilier de comptoir.
Signes particuliers: porte également le surnom de Rantanplan.
Autre: malheureux comme un cocker.

Lucien Jambier:
Fonction: recycle au marché noir les matériaux volés sur les chantiers.

Signes particuliers: a travaillé à Metaleurop.
Autre: aspire à reformer la bande de sa jeunesse.


Inspirations ou la B.O. du livre


Pour son second polar, Michaël Moslonka s'est inspiré de nombreux univers musicaux, notamment celui de Renaud et des Béruriers Noirs. De nombreuses chansons ont rythmé son écriture, d'autres ont inspiré certains événements ou apparaissent au détour d'un chapitre.

En voici la Bande Originale:

La Teigne - Renaud

Waiting for the worms - Pink Floyd

Petits agités - Les Béruriers Noirs

La bande à Lucien - Renaud

It's my life - The Animals

House of the Rising Sun - The Animals

Loulou - Renaud

Conte cruel de la jeunesse - Les Béruriers Noirs

Vivre libre ou mourir - Les Béruriers Noirs

Ma faute à toi - La Rue Kétanou
 Mathilde - Jacques Brel
La mauvaise herbe - Georges Brassens

Je suis un voyou - Georges Brassens

Deuxième génération - Renaud

Dieu que c'est beau - Daniel Balavoine

Salut à toi - Les Béruriers Noirs

The times they are changing - Bob Dylan