dimanche 31 octobre 2010

Hier à Villeneuve d'Ascq: anecdote

Bonjour à toutes et tous,


Hier, Riffle Noir représenté par Richard Albisser et Michaël Moslonka, accueilli par Cultura à Villeneuve d'Ascq (59), est allé à la rencontre des lectrices et des lecteurs.

Nous avons rencontré nombre de personnes dont les intérêts littéraires se mêlaient les uns aux autres entre leurs mains. Ce mélange des genres fut un bonheur pour les yeux!

Il est agréable de voir combien les gens s'intéressent encore aux livres: la lecture sur des ouvrages papier a encore de beaux jours devant elle !


Pour la petite anecdote:

Une lectrice, les bras chargés de bouquins, ayant atteint sa limite de budget, a dû arbitrer entre un livre de Michaël Crichton (dont elle est fan) et Eclipse d'une nuit d'hiver et À minuit, les chiens cessent d'aboyer!

Michaël, de là où tu es, si tu nous lis... sache qu'elle le reprendra lors de sa prochaine venue.


À bientôt pour d'autres aventures !

Riffle Noir.

vendredi 29 octobre 2010

Reportage d'ILTV, télé locale

Bonjour à toutes et tous,


ILTV la télévision de l'agglomération Hénin Carvin a diffusé ce mercredi 27 octobre un reportage sur le polar de Michaël Moslonka et sur Riffle Noir. Celui-ci a été tourné au Cultura d'Hénin-Beaumont.

Reportage que vous pouvez voir ci-dessous.

Bon visionnage,

Riffle Noir.







Quelques photos du « making of »






Merci à Christophe Drzemala pour son reportage et à iltv !

mardi 26 octobre 2010

Riffle Noir et l'un de ses auteurs dans la presse régionale

Bonjour à toutes et tous,

Ce dimanche 24 octobre, le journal la Voix du Nord consacrait l'une des pages de son édition Hénin-Lens-Carvin au polar de Michaël Moslonka et à son actualité.

Pour le lire, cliquez sur l'article.




La semaine prochaine, Riffle Noir vous fera entrer dans l'univers d'Eric Lefebvre, auteur de Requiem pour un toubib et de Sortie Lens-Est.

Riffle Noir.

dimanche 24 octobre 2010

De genre en genre, comment est-ce possible ?

Bonjour à toutes et tous,

Aujourd’hui, c’est l’auteur qui va rédiger ce billet et non le webmaster Riffle Noir. Ceci pour répondre à une question que certains d’entre-vous se poseront peut-être et qui m’a été posée ce dimanche lors du salon du livre de Wavrin fêtant le 5e anniversaire de la librairie La Ruche Aux Livres.

En vous remerciant de votre intérêt,

Imagines pensées,

Michaël Moslonka



Introduction à une question fondamentale



Dimanche dernier, donc, au salon du livre de Wavrin, un de mes lecteurs (Louis de son prénom, 11 ans) est venu me voir pour me demander quand mon jeune aventurier Elvis, son compagnon, le rat de bibliothèque Lord Rat-Blay, et un autre personnage surnommé le Balayeur des Lilas revivront une nouvelle aventure. Pour ceux qui ne le savent pas, je suis l’auteur de deux livres jeunesse. Le dernier, Elvis et la fille qui rêvait debout, date de novembre 2007. Louis savait que je venais de publier un polar. Après une foultitude de questions, de demandes, de compliments et d’explications sur ce qu’il avait compris de mes histoires (grand merci à toi Louis pour ton si bel intérêt !), mon jeune lecteur m’a demandé : « mais comment faites-vous pour passer du livre jeunesse au roman policier ? »
Question encore plus intéressante que ses précédentes interrogations (c’est pour vous dire le plaisir et la teneur de cet échange que j’ai pu vivre).

Comment est-ce que je fais pour passer du livre jeunesse au roman policier ?


Très bonne question !


Il s’agit là d’une question simple et complexe à la fois. Car je ne fais pas que passer du livre jeunesse au polar. Mon genre de prédilection est le fantastique (mon premier roman est d’ailleurs un roman « fantastique»). Alors me direz-vous : comment faites-vous pour passer du fantastique au polar ?
Et bien…
C’est que…
Heu…
J’écris aussi bien dans des genres comme la SF que dans celui de l’héroïc fantaisy. Et bientôt, je publierai même un roman sentimental (au titre mainte et mainte fois modifié et qui s’appellera au final : Une nouvelle vie en Artois). 

Un auteur à tout faire comme dirait l’autre ?


Effectivement, je m’amuse à passer d’un genre à un autre, puis je reviens à l’un avec plus ou moins de réussite, moins ou plus de déboires. Je m’y plonge, je les explore, sans autre arrière pensée (outre le désir de publier mes textes) que de jouir des possibilités qu’offre le genre concerné.
La réponse à la question de Louis et à sa complexité vient d’être lâchée : je m’amuse.
D’ailleurs, dès mon premier roman (Le Masque de l’Archange), je m’amusais déjà puisque pour raconter l’histoire, je mélangeais la poésie et la prose, l’histoire étant découpée en actes et en scènes plutôt qu’en chapitre I, II, etc. Ce mélange, je ne l’ai pas vraiment inventé. Je l’ai dégotté chez Robert E. Howard le créateur de Conan le barbare. Pour raconter les aventures d’un autre de ses héros (Salomon Kane) il utilisait soit la prose classique, mais aussi la poésie. Cela ne m’avait non pas étonné, mais intéressé.
L’intérêt est ma seconde réponse.

À mon sens, le « genre » est une invention destinée à archiver la teneur des histoires. Peut-être parce qu’« On » n’aime pas le désordre, peut-être parce qu’« On » a besoin d’un cadre ou que l’« On » croit que les lectrices et les lecteurs risquent de se perdre si un livre, un auteur, une histoire ne sont pas classés. Cela ne dérange ni le lecteur que je suis, ni le romancier que je deviens, à partir du moment, où aucun genre n’est décrié, dévalorisé, sous-estimé (bon, excepté les biographies de stars, afin qu’une exception puisse confirmer la règle).


J’aime la diversité, la pluralité, ou encore la multi-disciplinarité défendue par Boris Cyrulnik. J’ai envie (j’ai besoin !) d’être libre de voyager d’un genre à un autre au grès de mon plaisir, de mon imagination, des histoires qui vivent dans ma tête, de mes inspirations multiples et variées. Libre donc, mais pas sans contraintes. Car le genre appelle l’auteur à des contraintes. Des contraintes de genre justement. Et pour tout vous dire : c’est vraiment ça qui est amusant, passionnant !
Ces contraintes de genre me font puiser en moi des ressources d’imagination. Mieux : elles agrandissent le champ de mon imaginaire. Elles développent mes univers. Ceux-ci n’existent plus seulement dans le présent, mais dans le passé, dans le futur (anticipé ou extrapolé), dans des endroits vraisemblables (au coin de la rue) ou invraisemblables (à Singe-Poor, la ville des Humalites). Enquêter sur la mort d’un individu peut être un épisode commun à la SF, au fantastique, au récit de vie, etc. Mais il ne se traitera pas de la même manière si vous êtes dans le fantastique ou dans le roman noir. Dans le premier, le fantôme du mort viendra, le lendemain de son assassinat, susurrer à l’oreille de l’enquêtrice, le nom du coupable. Dans l’autre, il faudra attendre des semaines, voire des mois, que l’analyse ADN parle aux policiers.

Autre contrainte et pas la moindre : il faut avoir des histoires à raconter. Si j’écris « un genre » pour « écrire un genre », cela se sentira. Il faut posséder en soi une histoire et une affinité consciente ou inconsciente avec ledit genre. Difficile d’écrire un roman sentimental si l’on est insensible aux sentiments des autres et aux siens. Tout comme écrire une histoire dans un lieu précis, en terres du Nord, ne peut se faire qui si le « faiseur d’histoires » a une affinité réelle ou fantasmée avec les lieux. Ainsi, Jules Verne n’a jamais voyagé au centre de la Terre, pour autant, c’est avec passion que nous suivons ses héros. Hugo Pratt, lui, a tellement voyagé qu’il a réussi à laisser planer le doute que son héros Corto Maltese ait réellement pu exister. 

En conclusion ?

Pour qui a de l’imagination, pour qui a des histoires à raconter, il n’y a pas de limite de genre. Lors de cette démarche, le genre est, certes, désacralisé, mais il magnifié. Il revient à son essence première : celle d’un univers fait pour le lecteur, univers avec lequel peut s’épanouir l’écrivain (en jouant, il devient « je »), dans lequel il fait jouer ses personnages, où il lâche la bride à ses idées, à son inspiration. S’amuser, oui. Mais jamais aux dépens des lectrices et des lecteurs. Ce n’est pas un jeu de dupes, ni une farce. Car vous l’avez compris, un romancier ne passe pas d’un genre à un autre si facilement. S’il était un auteur « à tout faire », il deviendrait une sorte de machinerie à écrire et à produire des écrits manufacturés exempts de toute sincérité. Ce qui deviendrait, alors, vraiment une farce. De mauvais goût…

Que l’avenir et ma volonté m’en préservent !


M.M.

Post-Scriptum: Si vous souhaitez explorer plus en profondeur l'univers parallèle de l'auteur, certaines de ses histoires sont en lecture libre sur le web. Ces nouvelles sont les suivantes (Cliquez sur les titres pour accéder à leur lecture):
une nouvelle qui marie à la fois le genre "noir" et celui du "fantastique". Etrange, non?
(à lire sur le site Un(e) auteur(e), des nouvelles)


(à lire sur le site Un(e) auteur(e), des nouvelles)


(à lire sur le webzine Reflets d'Ombres)


(à lire sur le webzine Reflets d'Ombres)


(à télécharger gratuitement avec le n°7 d'Outremonde)

et

(à lire sur le webzine Reflets d'Ombres) 


Voilà vous en savez un peu plus des passages de l'auteur d'un genre à un autre...

Riffle Noir.





samedi 23 octobre 2010

Aujourd'hui à La Bassée...

Bonjour à toutes et tous,

Aujourd'hui: salon du livre à La Bassée, deuxième du nom.



Malheureusement, un imprévu tiendra éloigné Dirck Degraeve de sa table de dédicaces. Nous présentons nos excuses aux lectrices et lecteurs qui l'y attendaient.

Toutefois, vous ne serez pas en reste: Riffle Noir sera bien présent avec Richard Albisser, Fou contre tour, Eclipse d'une nuit d'hier et tous les autres romans de notre collection.

Bon salon et bonnes lectures!

Riffle Noir.

vendredi 22 octobre 2010

Les chiens aboient en librairie!

Bonjour à toutes et tous!

Riffle Noir est fier de vous annoncer la sortie officielle du roman de Michaël Moslonka: À minuit, les chiens cessent d'aboyer. Il s'agit de son quatrième livre et de son premier polar.


Vous souhaitez le découvrir ou le redécouvrir?

Une présentation : ICI

Une seconde présentation : ICI

Extrait n°1 : ICI

Extrait n°2 : ICI

La page du site de l'auteur consacrée à son polar

 

Bonne découverte,

Bonne lecture,

et...

... tenez-vous à l'écart des mâchoires des chiens!

Riffle Noir.

mardi 19 octobre 2010

Dédicaces de Novembre...

Bonjour à toutes et tous,

Octobre n'est pas encore achevé que voici, déjà, un avant goût de nos présences en salons du livre et librairie. L'occasion de venir à la rencontre de Richard Albisser, de Dirck Degraeve et du petit dernier Riffle Noir: À minuit, les chiens cessent d'aboyer de Michaël Moslonka.





Bonnes rencontres en chair et en pages!

Riffle Noir.




Le samedi 6 novembre

L'après-midi, Michaël Moslonka signera son polar au Furet du Nord de Lens (62)


***


du jeudi 11 au dimanche 14 novembre

Richard Albisser présentera la collection Riffle Noir au salon du livre du Touquet (62)

pendant ce temps... le samedi 13 novembre

L'après-midi, Michaël Moslonka sera en dédicaces au Cultura Hénin-Beaumont (62) 


***


le samedi 27 novembre

Salon du livre de Loos (59) : Riffle Noir signera ses polars sur le stand de la Ruche aux Livres
Auteurs annoncés: Michaël Moslonka, Richard Albisser


***


le dimanche 28 novembre

Michaël Moslonka sera au Salon du Livre Ancien et Moderne de Douai (59)


Note: d'autres dates pourront peut-être s'ajouter à celles-ci...




   

vendredi 15 octobre 2010

Les chiens cessent d’aboyer et se dévoilent ! – Extrait 2

Bonjour à toutes et tous,

Sans tarder, on rentre dans le vif du sujet avec un second extrait du polar de Michaël Moslonka!

Faites attention aux morsures et bonne lecture !

Riffle Noir.


Lieu de l’action: aire de stationnement du McDonald’s d’Auchel
Date: samedi 20 février 2010
Heure: miuit trente-quatre
Chapitre concerné: Deluxe Corpse


À minuit, les chiens cessent d’aboyer
Extrait n°2
Deluxe Corpse

Blacke est devant le cadavre.
L’ambulance a cessé de hurler à l’agonie. Derrière le périmètre de sécurité, le souffle d’une demi-douzaine de mateurs dessine des volutes sinistres dans l’air froid de la nuit. Ils sont suspendus à ses moindres gestes. Le suspense est à son comble, ils attendent un miracle de sa part. Saint Capitaine, ordonnez-lui de se relever, faites qu’il marche !, supplient leurs visages. Si vous en êtes incapable, disent les gueules de charognard, poussez-vous, qu’on puisse voir les chairs à vif…
La victime : cheveux rasés, yeux bruns, peau blanche. Son âge ? Dans la trentaine, à première vue. Le capitaine parierait sa chemise que le macchabée a 32 ans.
Les yeux sont grands ouverts, sûrement sur son meurtrier. Celui-ci a déguerpi depuis belle lurette. Ou pas. Blacke en profite : des renforts sont venus de Marles-les-mines, la commune voisine. Il envoie donc une patrouille à pied et deux voitures ratisser les environs. Quand on peut jouer aux cowboys et aux indiens, il serait dommage de s’en priver. De toute manière, il ne croit pas qu’ils appréhenderont un suspect. Il en parierait son pantalon. On ne largue pas un cadavre comme ça, sans prévoir ses arrières.
Car, à première vue, le macchabée ne vient pas d’ici.
Celui-ci repose sur le dos à côté d’un de ces lampadaires en forme de boule placés à même le sol. Il a les bras en croix, les jambes écartées. Pas de sang, autour de lui.
Oui, le cadavre vient d’ailleurs. Et tout le monde devait le voir, Blacke en parierait son caleçon. S’il se trompe, il finira à poil.
Du sang, il y en a, bien sûr. Le liquide poisseux, coagulé, imbibe la veste du garçon. Une veste de survêtement blanche agrémentée de fioritures roses. Les jeunes ont de ces goûts !
Le meurtrier, lui, il avait un Opinel. L’un de ces couteaux dont la lame pliante sort d’un manche en bois poli et qui se bloque à l’aide d’une bague de métal. Arme blanche de sixième catégorie, considérée à cran d’arrêt. Le port est interdit sauf motif légitime. C'est-à-dire : tartiner son pain de pâté, couper une ficelle récalcitrante, dépiquer les salades du jardinet. Pour les plus débrouillards : se curer les ongles. Des motifs légitimes de prédilection chez les chasseurs, les pêcheurs ou les vieux. Accessoirement, les meurtriers en font un emploi moins légitime.
Ledit Opinel traîne à côté du corps, sa lame ensanglantée, tel un préservatif usagé.
Blacke laisse l’arme du crime aux bons soins de l’équipe légale. Il revient au cadavre. Il repère une dizaine de points d’impact sur la poitrine et le bide. Il ne se prononcera pas sur leur nombre exact ou bien il finira vraiment à poil : l’autopsie a toujours le dernier mot.
Du sang, il y en a aussi autour des lèvres du garçon. Il semble qu’on lui a barbouillé la bouche.
À moins que ?
Blacke s’agenouille enfin. Tout ce temps, il est resté debout, pour garder ses distances. N’en déplaise à la meute aux aguets derrière la bande jaune : les morts, comme les vivants, ne sont pas agréables à fréquenter.
La lieutenante Laribi lui tend des gants en latex. Brave petite. Elle s’est approchée, elle ne s’est pas défilée. Elle a la main qui tremble. Il imagine facilement ses grands yeux de biche troublés. Humides. Pas évident. Pour la jeune femme, ce doit être son premier cas de décès violent. À Auchel, ce genre de viande froide ne court pas les rues. Ni même les boucheries.
Blacke s’empare des gants. Il les enfile mais ne va pas plus loin.
Un bout rosâtre de chair dépasse du poing crispé du mort.
Pauvre Amélie, le plus difficile reste à voir ! Il pourrait l’envoyer chez les fans de sordide, pour les interroger, histoire de préserver son moral. Il ne lui dit rien. C’est à elle qu’il revient de se rendre compte, puis de décider.

Demain, dimanche 17 octobre, l’auteur présentera et dédicacera en « avant première » son polar au salon du livre « Art d’Automne – USA » de Wavrin (Salle des fêtes – rue Roger Salengro.

À minuit, les chiens cessent d’aboyer: sortie officielle, le 22 octobre 2010 !

mercredi 13 octobre 2010

Les chiens cessent d’aboyer et se dévoilent : Extrait !

Bonjour à toutes et tous,


Ainsi, dans le polar de Michaël Moslonka, le capitaine de police David Blacke poserait sur ses contemporains un regard noir comme le charbon et plus acéré qu’une lame de couteau ? Des preuves ont été collectées par nos services : les voici, en mots et en extraits.


Aujourd’hui : Extrait n°1 tiré du chapitre intitulé « Brèves de comptoir ».

Faites attention aux morsures et bonne lecture !

Riffle Noir.


À minuit, les chiens cessent d’aboyer
Extrait n°1
Brèves de comptoir


 
Le Joker est un bar enfumé malgré la loi. Ici, l’interdiction de fumer dans les lieux publics, on s’assoit dessus.
Un gars, jeune au demeurant, décrépi par le chômage, entre dans le café-fumoir juste avant Blacke. Il serre la main à tout le monde, même à ce couple, deux femmes – une rousse et une brune – qui fument au fond de la salle et qui n’ont rien des piliers de comptoir habituels. Son tour de serrage de paluches terminé, le péril jeune revient vers les coutumiers regroupés à proximité de l’entrée. Là où le zinc forme un angle droit.
Les habitués du Joker sont une poignée. Tous rougeauds, les pifs énormes, leurs yeux bovins rendus brillants par le trop-plein d’alcool et la ferveur des débats populistes. Il y a une dame avec eux. Petite, grasse. Blonde. Elle s’empiffre de cacahuètes et bavarde en mâchant.
Les silhouettes de tout ce beau monde se reflètent dans la vitre de la devanture. Charmant tableau. Le capitaine insomniaque se fout de cette cène en ch’ti. D’ailleurs, il ne salue personne. Il snobe les soiffards pour s’installer, lui aussi, au comptoir, mais à bonne distance de leur haleine. Pour marquer sa différence.
Pourtant, il ne leur échappera pas.
– Salut l’English !, l’apostrophe la femme.
– Je ne suis pas anglais, rétorque Blacke en posant ses fesses sur le tabouret.
– Hé, hé, hé ! Santé, le Rosbif !, se marre un type, piégé dans la mode vestimentaire des années 80 : pantalon, chemise et veste en jeans bleu clair, santiags en cuir véritable.
Il lève sa bière vers le nouvel arrivant, en signe de ralliement.
– Je ne suis pas un Rosbif, René…
Blacke balance ses répliques, juste pour la forme. Demain ou après-demain, s’il revient à cause des clébards, il aura droit de nouveau à ce catalogue de conneries. Impossible de s’en défaire.
René hausse les épaules. Il s’enfile sa Stella Artois.
– Tant qu’t’es pas Arabe…, rajoute le barman.
Lui, c’est un autre tas de saindoux, de sexe masculin. Il a une bouille bien franchouillarde et il prend un soin tout particulier pour élever son bide à la bière.
Tout en l’observant se rapprocher de lui, Blacke l’agrémente de sa mauvaise humeur.
– J’voudrais bien avoir du sang arabe, rien que pour t’emmerder !
L’autre affiche un air peiné.
– Ce serait pas d’bol, lui dit-il, c’est pas la bonne saison pour les Bougnouls…
Blacke esquisse un sourire de prédateur.
– Qu’est-ce que t’en as à foutre, toi, des Bougnouls, maintenant ? Et même des Jaunes, des Verts ou des Blancs ! Tant que le gouvernement dégage pas tes Rubiconds en charter !
La blonde ramène sa science :
– En vrai, les Bougnouls ce sont les Français ! Les Allemands, ils nous surnommaient comme ça pendant la guerre, la première, j’crois… J’ai vu un reportage là-dessus, sur Arte !
– Ouaip !, approuve le péril jeune. Parce que l’armée française de l’époque c’était comme l’équipe de France de foot : des Noirs et des Arabes, sur toutes les lignes ! Alors, les Boches, ils n’appréciaient pas : ça leur rappelait leur échec dans la colonisation de l’Afrique !
– Dire qu’on dit noir alors que les Noirs, ils sont marron…
– Tiens ? C’est vrai, ça…
Le comique en jeans a essayé de jouer l’humoriste. Il en ressort une réflexion sur la couleur de peau.
Blacke secoue la tête, désabusé. Voilà ce que devient la culture dans la bouche du plus grand nombre.
– Sers-moi un rosé, Jean-Paul…
Jean-Paul Tas de Saindoux allume nonchalamment une cigarette devant le flic noctambule. « Son » flic en quelque sorte, puisque celui-ci vient régulièrement, après 22 heures, squatter son bar jusqu’à la fermeture. Son flic, donc, commande un verre, parfois deux. Puis il laisse le temps passer. Des fois, comme ce soir, il s’engueule avec ses clients.
Le gros barman crache la fumée. De temps à autre, il lui fait le coup de la clope. Jamais, il n’a eu d’emmerdements. De son avis, un poulet qui ne défend pas la loi, ce n’est pas normal.
Blacke pousse vers lui une boîte de cigarillos en métal, vide, qui traîne sur le comptoir.
– Pour les cendres…, précise-t-il d’un calme olympien.
Leur numéro est rodé. Chacun le sait, et ils le répètent toujours à l’identique. Avec le même ressentiment, l’un envers l’autre.
Tas de Saindoux secoue à son tour la tête. Nan, ce n’est pas normal ! Un flic qui est pour la liberté, ce n’est pas un vrai flic. Mais pourquoi s’en plaindre, hein ?
Alors, à la place, il tape sur les eurodéputés.
– Y a plus de rosé, ici, depuis qu’les voleurs de Bruxelles, ils ont voulu couper le rouge avec du blanc pour en fabriquer !
C’était il y a plus de huit mois. Depuis, Bruxelles est revenu sur ce projet immoral. Pourtant, la lutte continue chez le bistrotier auchellois. Blacke cherche le rapport entre l’idée de la Commission Européenne et ce refus de servir du vin rosé. Il ne le voit toujours pas.
– Du rosé, pour le Rose-bif !, se marre le comique en jeans.
Là aussi le lien est obscur. À moins qu’il ne soit hermétique aux jeux de mots. Ou à une certaine forme de pensée. Blacke ne s’essaye plus à comprendre, l’exercice est trop périlleux.
– Alors, donne-moi un ballon de rouge, commande-t-il, comme ça je ferai couleur locale…

Rendez-vous vendredi à 00h 34, heure du crime, pour un second extrait !


lundi 11 octobre 2010

Une seconde semaine d’octobre riche en événements littéraires pour Riffle Noir!



Bonjour à toutes et tous,

Du 11 au 18 octobre, un vent de passion littéraire souffle en terres du Nord pour Riffle Noir, avec :

[ATTENTION: en date du 12 octobre, quelques modifications ont été apportées à ces rdv]

Deux extraits du polar « À minuit, les chiens cessent d’aboyer » en ligne sur notre blog ! Extrait n°1 : mercredi ; Extrait n°2 : vendredi! Ils seront en ligne dès 00h34, heure du crime!

Des dédicaces :

Tout d’abord deux dates de dédicaces qui auront lieu au Cultura d’Hénin-Beaumont (ZC Noyelles-Godault - Avenue du Bord des Eaux – Tél. : 03 21 08 01 60).

1ère date : Le mercredi 13 octobre: de 14h30 à 18h30, Éric Lefebvre dédicacera son polar Requiem pour un toubib et Sortie Lens-Est

Requiem pour un toubib
Présentation :

Banlieue-Est de Lens, automne 1996.
Le docteur Longuépée est retrouvé mort dans son cabinet médical. La police privilégie la thèse du rôdeur, mais huit jours plus tard, la sépulture de la victime est sauvagement vandalisée. Cette profanation jette une première zone d'ombre sur les motivations réelles de l'assassinat.
De Lens à Charleroi, de Lille à Coxyde, de Wissant à Lestrem, une course contre la montre va alors s’engager pour connaître la vérité !

Sortie Lens-Est
Présentation :

Banlieue de Lens, dans les années 90.
Pour des raisons personnelles, l’inspecteur parisien Stanislas Kabbalevski revient dans le Nord. Mais les lieux de son enfance sont en émoi depuis l’assassinat du jeune Nordine, et très vite, le policier se trouvera impliqué dans l’enquête…


Seconde date : le vendredi 15 octobre de 14h à 19h, ce sera au tour de Richard Albisser. Il y dédicacera Éclipse d’une nuit d’hiver et Fou contre tour.

Éclipse d’une nuit d’hiver
Présentation:

Roubaix, février 2008.
Une jeune romancière, Jasmina, épouse du capitaine Drassir, reçoit la visite étrange d’André Mendus, le directeur d’une société d’informatique. Celui-ci relate des faits qui lui semblent troublants. Dix jours plus tard, au commissariat de Roubaix, Valérie Valet porte plainte auprès du commandant Steenmann pour assassinat sur la personne de son mari, chef de rayon dans un hypermarché. La version officielle considère qu’il est mort suite à un accident de travail. Le même jour, Jasmina se fait agresser.

Plus de détails sur cette seconde enquête du lieutenant Drassir : ICI
 
Fou contre tour
Présentation

Roubaix et ses environs, juin 2006
Tandis que la France entière s'apprête à vibrer autour de la Coupe du monde de football, le meurtre d'une vieille femme bouleverse l'existence routinière d'un commissariat de quartier : le matin du 7 juin, le lieutenant Drassir découvre par mél la photo macabre d'un corps mutilé. Canular de potache attardé ou réalité d'un crime effroyable ?
 
Plus de détails sur cette première enquête du lieutenant Drassir : ICI

Des Extraits ? ICI, ou ICI...
ou encore ICI !


Ensuite, rendez-vous le week-end !

1er rdv: Le samedi 16 et le dimanche 17 octobre pour le salon du livre de Blendecques(62) « Lire en ville » avec Richard Albisser (le samedi) et Dirck Degraeve (le dimanche).

Dirck Degraeve y présentera Passé mortel et Marais noir.


Marais noir
Présentation:

Saulmères dans l’Audomarois.
Une jeune enseignante est retrouvée égorgée dans sa baignoire peu avant le premier tour de l'élection présidentielle.
Sa mort semble liée au contexte politique et à une sombre affaire de blanchiment d'argent provenant d'un trafic de drogue qui se développe dans la région.
ns le même temps, des enfants sont assassinés dans les marais par un implacable prédateur....

Plus de détails sur cette seconde enquête du commandant Jacobsen : ICI


Passé mortel
Présentation:

Saulmères, entre Flandre et Artois
Le jardin public d’une cité paisible est le théâtre d’un meurtre odieux. Affaire de mœurs sordides, notables impliqués : le passé trouble de l’Occupation ressurgit pour solder ses comptes...

Des Extraits de cette première enquête de Jacobsen ?
Lisez-les ICI et ICI...


Second rdv: dimanche 17 octobre pour le salon « Art d'Automne - made in USA » à Wavrin(59) sur le stand de la Ruche aux Livres.

Michaël Moslonka y présentera officiellement son polar: À minuit, les chiens cessent d'aboyer ! Vous y retrouverez également : Eric Lefebvre! Richard Albisser


Bonnes rencontres en chair et en pages!

Riffle Noir.


dimanche 10 octobre 2010

À minuit, les chiens cessent d'aboyer? Entrons dans le vif des sujets!

Bonjour à toutes et tous,

Aujourd’hui, Riffle Noir vous replonge dans l’ambiance du polar à venir de Michaël Moslonka.




Résumé ou c’est arrivé près de chez vous!


Date : nuit du 19 au 20 février 2010.
Lieu : Auchel, petite ville minière sans trop d’histoires.
Heure : minuit passé de 31 minutes.

Dylan Druelles, un pro-nazi d’opérette, est retrouvé mort sur le parking du MacDo poignardé par dix coups de couteau. On lui a également tranché la langue.

Dès la découverte du cadavre, tout un tas de questions surgissent : Qui a assassiné le nazillon des bacs à sable ? Que signifient ces trois lettres, F.D.L., tatouées sur son torse en plus de la croix gammée ? Pourquoi lui avoir tranché la langue ? À qui sont les empreintes sur l’arme du crime ? Que faisait Johnny Tajesky, un délinquant multirécidiviste appréhendé non loin du lieu du crime ? Les fourmis laborieuses qui s’échinent derrière le comptoir de Mal Bouffe Land ont-elles un sexe ? La lieutenante de police, Amélie Laribi, aura-t-elle l’estomac assez solide pour ne pas salir ses chaussures ? Quel coupable veut le commissaire Lheureux : le coupable « idéal » ou le « vrai » coupable ?

À ces questions, David Blacke répondra avec hargne et cynisme. Les seules réponses qu’il daignera y apporter ne seront que des paris pris avec lui-même.

Quant à Amélie Laribi (qualifiée de « chienne policière à son maî-maître » par Blacke), elle s’opposera aux sarcasmes de son imbuvable supérieur hiérarchique. Cette femme flic qui croît en son métier et en ses collègues n’aura de cesse que de chercher à innocenter Johnny Tarjesky (alias « le coupable idéal »), et à arrêter le vrai tueur. Pour que la commune minière de son enfance retrouve la paix et la sérénité.

Et les chiens ? s’interroge-t-on.

Hé bien, ils aboient, les chiens. Et si, ensuite, la caravane passe, les meurtres, eux, se succèdent...


Personnages ou dans le vif des protagonistes
 
David Blacke:
Fonction: « pas un vrai flic » d’après un certain patron de bistrot.
Signe particulier : parle aux plafonds.
Autre: aime le rosé et la littérature anarchiste.
 
Amélie Laribi:
Fonction: une femme-flic intègre et professionnelle de l’avis de Blacke.
Signe particulier: rêveuse.
Autre: originaire des corons d’Auchel.
 
Gilbert Desforges:
Fonction: « boulet » de police d’après Blacke.
Signes particuliers: raciste, déteste les journalistes.
Autres: décomplexé.
 
Alexis Picavette:
Fonction: Agent de police.
Signe particulier: roux.
Autres: le plus drôle du commissariat d’Auchel pour Amélie Laribi.

 

Valéry Bullitt:
Fonction: Journaliste de la Voix du Nord.
Signes particuliers: devinez qui l'a surnommé «Branche de Thym» ? Et pour quelles raisons ?
Autres: comédien, amateur de belles voitures.


Jean-Paul Pelletier:
Fonction: éleveur de Rubiconds.
Signes particuliers: Patron de bar anti-européen et anti-loi anti-tabac.
Autre: est régulièrement entouré de la blonde savante, du comique en jeans, du type aux relations à tiroirs et du péril jeune au chômage.
 

Le passé de Blacke ou un personnage dans toute sa splendeur

Au printemps 2008, Blacke a enquêté sur un acte antisémite dans l’immeuble "la Résidence des Jours Heureux". L’enquête s’appelait Charmants voisins de paliers. Elle a été publiée sous forme de nouvelle dans la revue québécoise : Nocturne, le fanzine culte.


Le capitaine de police y jouait le rôle d’un flic blasé. Considérant le monde sans surprise, s’amusant des préjugés, il fantasmait sur l’époque de la Prohibition où, d'après lui, les opérations de police avaient vraiment un sens et surtout : de la gueule ! À présent, le regard qu’il pose sur ses contemporains autant que sur lui-même est noir comme le charbon et plus acéré qu’une lame de couteau.

Il apparaît également dans une nouvelle réécrite par l’auteur en 2005, mais laissée inachevée, perdue dans un coin obscur d’une disquette dépassée par la technologie.

En principe, David Blacke aurait dû vivre son enquête sur la mort de Dylan Druelles dans une autre nouvelle. Celle-ci étant destinée pour l’appel à textes Mystères et mauvais genres des éditions Sombres Rets. Finalement, quand Michaël Moslonka a rencontré Richard Albisser (animateur de la collection Riffle Noir) en février dernier au salon du livre de La Couture, l’évidence s’est faite jour : David Blacke serait le personnage central non pas d’une nouvelle mais d’un roman. C’était une évidence ! Ça ne pouvait être que dans un roman, nul part ailleurs ! C’est ainsi que les chiens ont commencé à aboyer...

En parallèle, inspiré par l’œuvre de Dante et sa divine comédie, Michaël Moslonka donnait corps et encre à sa nouvelle : la mélodie du malheur. Nouvelle destinée à l’anthologie Sombres Rets.

Pour l’anecdote: le premier extrait que vous pourrez lire bientôt sur ce blog a été écrit lors de ce fameux salon du livre de La Couture.

Bientôt, des extraits !

Riffle Noir.


Post-scriptum: une autre présentation d'À minuit, les chiens cessent d'aboyer est ICI !